Le président de la Fédération sénégalaise de football était hier au galop d’entrainement des Lions à Bangou, dans les somptueux jardins de l’hôtel Tagidor Garden. Me Augustin Senghor a fait le tour des sujets brulants concernant la tanière. Il s’agit notamment du cas d’Ismaïla Sarr, de la situation des cas de Covid dans la tanière, mais aussi de la prestation des Lions qui se sont imposés sur le fil devant le Zimbabwe lundi sur la plus petite des marques. Quant à sa campagne électorale dans l’ile de Gorée dont il est le maire sortant, il donne des assurances.
Peut-on s’attendre à un probable retour dans la tanière d’Ismaïla Sarr ?
L'information à ce stade, c'est qu'il n'est pas forfait en ce moment. Il fait toujours partie des joueurs sélectionnés pour la Coupe d’Afrique. Et à ce titre, il est retourné à Barcelone pour un rendez-vous pour lequel c’était prévu de longue date avec le médecin chirurgien qui suit l'évolution de sa situation. Hier, pendant toute la journée, notre staff médical et celui de Watford, le joueur même et le chirurgien étaient en concertation pour évaluer sa blessure. Celle-ci évolue positivement. Mais, il y a une phase de réadaptation qui est nécessaire. Nous avons convenu qu'il était mieux qu'il la fasse sur place pour une dizaine à une quinzaine de jours, afin qu'il puisse nous rejoindre. Si tout se passe bien, il sera possible qu'il retrouve les phases de huitième ou de quart de finale. Nous avons échangé entre nous et le coach qui estime que si sa préparation est bien faite, Ismaïla va être d'un apport si le Sénégal arrive à ces étapes. Un communiqué de la Fsf a été préparé et il sera envoyé.
On garde totalement espoir. A partir du moment où son chirurgien considère qu'il y a une évolution positive. Quand on parle de phase de réathlétisation, cela veut dire déjà qu'on pense à la mise en forme du joueur. Et je pense que tout est positif. Nous considérons tout simplement que s'il vient avant les huitièmes ou les quarts, on considérera que le Sénégal aura fait son mercato avec une recrue qui sera Ismaïla Sarr.
Quelle est la situation des autres joueurs atteints de Covid ?
Nous faisons partie des pays qui ont le plus grand contingent de cas de Covid. Certaines personnes qui étaient confinées ici sont sorties en quelque sorte de prison à savoir Lamine Diatta et Mayacine. Au niveau des joueurs, nous avons accueilli Mame Baba Thiam. Aujourd'hui, vous venez de voir Famara sortir. Les autres joueurs sont censés faire leurs tests aujourd'hui. Ceux qui sont restés au Sénégal, s'ils sont testés négatifs, pourront nous retrouver demain dans la soirée. On espère que d’ici deux à trois jours, nous aurons tout l’effectif au complet mis à part Ismaïla Sarr. Trois personnes dont des membres du staff et des joueurs ont fait leurs tests qui sont revenus négatifs et ont donc rejoint le groupe. Peut-être même que ce sera limite pour certains pour pouvoir jouer contre la Guinée. Le groupe se retrouve. On a espoir que Kalidou et Édouard vont nous rejoindre sous peu avant les autres matchs. Ce qui reste, c'est de tout faire pour mettre l'équipe à l'abri d'éventuels cas. On lance un appel à tous ceux qui sont derrière l'équipe, les dirigeants et les autres, de nous permettre de protéger la tanière. Plus on avance, plus les matchs seront importants ; donc il faudra protéger l'équipe. On demande de la compréhension pour la protection des joueurs. La santé doit être mise au premier plan.
Comment appréciez-vous la victoire du Sénégal face au Zimbabwe ?
Pour un début de tournoi, avec la pression des clubs européens, et la petite semaine de préparation, ce n’était pas évident. À côté de ça, on a eu l’effet Covid. On est allé au terrain avec, je pense, juste une quinzaine de joueurs sur 28. Imaginez, le coach a dû recréer chaque jour à l'entraînement son équipe. C'est au dernier moment qu'il a eu son onze de départ. Cela fait que ça ne pouvait qu'être un match difficile. Quand on regarde les résultats des autres équipes, on se rend compte qu’il n'y a pas eu de match facile. On a vu d'ailleurs l'Algérie tenue en échec par la Sierra Leone. Ce qui devrait pousser à beaucoup plus d'humilité et ne pas sous-estimer le Zimbabwe, mais aussi la victoire que nous avons acquise dans les dernières minutes. Il faut qu'on apprenne à comprendre que le football africain est différent du football des autres continents. Les équipes se tiennent de très près. Il n'y a pas cet écart-là entre les meilleures et les autres. Les petites équipes savent se sublimer face aux plus fortes. Ce qui importe dans cette situation est de changer de mentalité. Notre équipe est en train d'acquérir cela. Je rappelle que contre le Togo on a été mené pendant 92 minutes. Les joueurs n'ont jamais lâché. Ils sont revenus pour égaliser. Ici aussi, on a été tenu en échec pendant 92 minutes avant de marquer le but décisif pendant les arrêts de jeu. Cette mutation-là doit être saluée positivement. Un match se joue de la première à la dernière minute. Il faut savoir gagner parce que c’est ça l’enjeu, surtout dans une entrée en matière en compétition. Prendre les trois points c'est capital pour la suite. Ça nous permet de monter en puissance. Il fait le savoir, ces équipes qui sont supposées moins fortes, leur coupe d'Afrique, c'est le début de la compétition. Les grandes sont sur une phase de mise en route avec une montée en puissance. On ne peut pas leur exiger le même niveau de rendement puisqu'elles sont censées devoir passer le second tour sauf accident. Le Sénégal a eu des difficultés, mais d'autres en ont eu ; donc ça permet de relativiser la prestation du Sénégal. Dans le contenu aussi, il ne faut pas oublier que sur ce match, dans les 20 premières minutes, si on avait été efficace, le match serait tout autre. Si on y ajoute aussi l'heure à laquelle on a joué, j'ai suivi le match de l'Algérie, ils ont souffert aussi. Ajoutez-y aussi l'altitude. Il y a autant d'ingrédients qui font que ça peut être difficile pour tout le monde. Mais généralement sur la durée, les meilleures équipes vont établir un écart à partir du second tour. Il y a aussi la maturité et l'expérience des joueurs et de la préparation. Même les équipes qui découvrent la Can se préparent pour être au top. Les autres seront au summum quand elles vont jouer les matchs décisifs.
Le Sénégal est favori, c'est quoi l'objectif, remporter la Can au Cameroun ?
Bien sûr c'est cela.
Est-ce la bonne année pour le Sénégal ?
Ça, par contre, il n'y a que Dieu qui en sait quelque chose. Rire.
Comment allez-vous faire avec la campagne électorale et la Can ?
On a une grande équipe. On travaille avec cohésion. On peut déjà dire que quand on a travaillé pendant si longtemps pour une collectivité, qu'on ait fait des résultats et qu'on a des rapports très rapprochés, de proximité avec sa population, c'est toujours une campagne différente. Je ne vais pas vers des individus que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas. D'un autre côté aussi, nous avons une équipe qui est très professionnelle, très engagée qui fait le travail sur le terrain. Ils ont lancé la campagne le 9 et continuent le travail mis en place en attendant que je puisse les rejoindre prochainement.
Vous allez donc retourner sur Dakar ?
Oui, il faut bien que j'aille terminer la campagne et que je puisse aussi voter. Après seulement, j'espère que le Sénégal sera en huitième à partir du deuxième match et qu'après les élections, le soir même, je rejoindrais ici l'équipe pour continuer notre mission en terre camerounaise.