Après la situation du jour de ce dimanche qui donne 245 cas positifs, le Directeur du Samu national a tenu à alerter que les signaux de la pandémie sont rouges. «La situation est difficile pour les patients et très difficile pour les soignants», révèle-t-il. Sur ce, il révèle que le coronavirus est en train de faire des victimes et les cas sévères augmentent.
«Nous avons des cas sévères. Les cas sévères qui nécessitent une prise en charge rapprochée, qui nécessitent l’administration d’oxygène et d’autres médicaments sont dans les Cte. On a à peu près 300 cas. Ils consomment énormément d’oxygène. Il faut comprendre que les malades prennent en moyenne 10 à 15 litres/minute. On peut comprendre la charge de travail. Et pour ces patients, la surveillance est également difficile : c’est 1 voire 3 infirmiers par patient et de façon très rapprochée», renseigne le professeur Mamadou Diarra Bèye, Directeur du Samu national.
Poursuivant et se voulant plus clair sur les cas de décès notés ces derniers jours, le professeur Bèye invite les populations à déclarer très tôt leur maladie dès les premiers symptômes, sinon le personnel de santé, malgré ses efforts inlassables, ne pourra pas sauver le maximum de malades. Une demande lancée après constatation du niveau de la maladie sur les patients qui viennent tardivement au district de santé. Car, dit-il, «pour les cas graves, dans plus de 80%, ce ne sont même pas des cas suivis à domicile. C’est des patients qui ne se savaient même pas malades, qui sont restés à la maison et brutalement présentent des détresses». Avant de révéler : «quand nous intervenons, nous nous rendons compte que ces personnes étaient malades depuis presque 10 jours. Pendant ce temps, le risque de contamination a pu être important et ces malades arrivent dans des situations très critiques. Et nous déplorons un nombre de décès très élevé malgré les efforts pris dans les Cte». Aussi, invite-t-il la population à être plus regardante. Revenant sur la constatation, il note : «la moyenne, c’est 100 cas par jour. Ce qui est à noter, c’est l’augmentation de plus en plus notable des cas communautaires. Ce qui témoigne d’une circulation active du virus».
Néanmoins, il remarque que les cas graves en réanimation sont devenus très nombreux. Et il rappelle que les salles de réanimation ne reçoivent pas seulement les malades du Covid-19, mais «ceux-ci cohabitent avec les autres cas en réanimation. En dehors des cas sévères de Covid, nous avons d’autres pathologies qui n’ont pas de rapport avec le Covid-19. Donc le nombre de lits se met très rapidement en tension. On note également une augmentation des décès. Le taux de létalité était inférieur à 2,5% pour la première phase. La prise en charge à domicile nécessite un suivi et l’engagement des malades et des familles. Il faut veiller à la contamination, veiller à alerter très rapidement la structure de santé d’aggravation. Ces alertes, nous les recevons sur le 1515. Chaque fois qu’il y a une détresse, il faut appeler très vite».
Aussi, le professeur appelle les populations à éviter les rassemblements et les déplacements. «Si la pente de contamination ne descend pas, ça sera l’hécatombe, car le personnel sera submergé», avertit-il.
Baye Modou SARR