
Quelques semaines après sa déclaration de candidature, Arona Coumba Ndoffène Diouf a fait face à la presse pour revenir sur la situation économique du pays. Pour le Professeur, le Sénégal est sur une très mauvaise pente. Allant d’un manque de professionnalisme des acteurs du secteur pétrolier au surendettement du pays, en passant par les nombreux scandales financiers, le Sénégal traverse une situation qu’il n’a jamais connue depuis les Indépendances.
«Le Sénégal va devenir un pays producteur de pétrole et de gazD’importantes ressources seront mobilisées, si bien gérées, pourront ouvrir des possibilités immenses, accélérer sa croissance économique. Les autorités sénégalaises ne sont pas préparées à cet enjeu économique majeur, mais pire encore, la mise en place du cadre pétrolier et gazier du pays est toujours dans le tâtonnement ou en cours», se désole Pr Arona Ndoffène Diouf.
Pour ce dernier, l’idée que développent plusieurs citoyens est fausse. Espérer un développement et une richesse du Sénégal avec l’exploitation des richesses pétrolières et gazières n’est qu’une illusion. «Dans la bouche de tous les Sénégalaises et Sénégalais, il est souvent entendu qu’on aura des ressources pétrolières et gazières et le Sénégal deviendra riche. C’est une illusion. Ce n’est pas une réalité. Le désespoir, c’est que tout le monde attend les recettes», affirme-t-il.
Pr Arona Ndoffène Diouf a profité de l’occasion pour revenir sur ses trois préoccupations. Pour lui, après le niveau d’endettement très élevé, l’absence de professionnalisme du secteur pétrolier et gazier, mais aussi le risque d’invasion sont devenus des situations alarmantes. «Je suis préoccupé et concerné par les trois aspects suivants : D’abord, le niveau très inquiétant de l’endettement du Sénégal ; ce qui est la cause et la raison de la cherté de la vie. Le niveau où nous sommes en cas d’inflation est sans précédent au Sénégal depuis les Indépendances. On n’a jamais vécu dans ce pays de Senghor jusqu’à Abdoulaye Wade ce niveau pareil. En 2021, lors des dernières évaluations du régime de Macky Sall, le montant du budget de la dette était de 9478 milliards, ce qui fait 14,45 milliards d’euros. Et c’est le montant de la dette la plus élevée des 20 dernières années. Aujourd’hui, chaque Sénégalais doit 561.492 aux créanciers de Macky Sall. Il a des dettes partout dans le monde. CicaFiance dit que le taux d’endettement du Sénégal s’est accru de 74,3% du PIB en fin 2022 contre 73,2%. Un consultant financier soutient que le Sénégal présente un risque de surendettement. Plus alarmant, la dette contractée par les acteurs économiques sénégalais n'est qu’à 2882 milliards contre 9698 milliards détenus par les étrangers», explique le Professeur. Qui poursuit : «le deuxième point, c’est l’absence de professionnalisme et d’expérience dans les structures institutionnelles qui encadrent le secteur pétrolier et gazier, au vu de la gouvernance non transparente et inefficace de l’administration du Président Macky Sall, sortie récemment de scandales financiers que nous n’avons jamais connus au Sénégal. La troisième préoccupation, c’est le risque d’invasion, de fraudes fiscales et le défaut d’audit de coûts rigoureux des activités étatiques».
Khadidjatou D. GAYE