Mouhamed Sylla, électromécanicien de 21 ans, risque 10 ans de réclusion criminelle pour viol sur deux mineures. Il a été jugé hier, mardi, 21 janvier 2025 devant la chambre criminelle de Dakar.
Courant 2022, après les agressions sexuelles qu'elles auraient subies de la part de Mouhamed Sylla, K. Diop et B. Barry traîneraient un traumatisme. Ces présumées victimes, à la suite de ces événements tragiques, ont saisi les éléments enquêteurs de Rufisque pour dénoncer celui qu'elles considèrent comme l'auteur des abus sexuels qu'elles auraient subis. C'est ce jeune électromécanicien de 21 ans que ces mineures ont pointé du doigt. Toutes deux ont décrit le même mode opératoire que leur bourreau utilisait pour les appâter. Elles ont ainsi révélé que l'accusé leur faisait des promesses d’argent ou des services à rendre, avant de les conduire dans des lieux lointains pour les violer. C'est K. Diop qui a été la première à faire sa déposition à la date du 1er novembre 2022 avant que B. Barry ne suive. Toutes les deux ont argué avoir été violées par Mouhamed Sylla. Celui-ci, inculpé pour viol, a été jugé 3 ans après les faits.
K. Diop et B. Barry campent sur leurs déclarations parlent de relations consenties
Devant la chambre criminelle de Dakar où il a comparu hier, mardi 21 janvier 2025, ses victimes ont à nouveau retracé le drame qu'elles ont vécu. La première à être entendue, K. Diop, a expliqué que le jour des faits, elle a été envoyée pour récupérer un colis chez son bourreau, Mohamed Sylla. Sur les lieux, elle a été agressée sexuellement sous la menace d’un couteau. K. Diop a même confié avoir crié, mais l'accusé l'a étouffée avec un coussin.
L'autre victime, B. Barry, une ancienne camarade de classe de l’accusé, a aussi expliqué les circonstances dans lesquelles son viol a eu lieu. "J'ai été invitée à rencontrer un vieux très riche le 14 novembre 2022. Sur place, j'ai été frappée avec une matraque, violée, puis filmée par Mouhamed Sylla. Ensuite, il m’a demandé le mot de passe de mon téléphone. J’ai refusé, mais il m’a frappée", a-t-elle affirmé.
Mohamed Sylla parle de relations sexuelles consenties
Pour sa part, Mohamed Sylla a nié toutes ces accusations. Pour se tirer d'affaire, l'accusé a prétexté des relations consenties avec les deux victimes. "K. Diop m'a rencontré à plusieurs reprises en 2022 et nous avons eu des relations intimes consenties. S'agissant de B. Barry, elle était une amie proche et nous entretenions une relation amicale, parfois ambiguë", a-t-il détaillé.
Mais il a été confondu par les messages compromettants envoyés à K. Diop après les faits, confirmés par les réquisitions. Les investigations ont montré qu'il a envoyé un message dans lequel il s'excusait auprès d'elle. Mais, interrogé, il a réfuté cela à la barre du tribunal en déclarant avoir été contraint d’écrire ce message par K. Diop.
Les présumées victimes réclament 30 millions
Les avocats des victimes, lors de leurs plaidoiries, ont insisté sur l'état psychologique de leurs clientes. Ils ont parlé de traumatisme durable, tout en précisant que B. Barry est atteinte de claustrophobie depuis cette affaire. Ces robes noires, pour le préjudice que les parties civiles ont subi, ont réclamé 30 millions de dommages et intérêts pour chacune d'elles. Le procureur, pour sa part, s'est fondé sur les aveux de l'accusé à l'enquête et des échanges d'excuses qu'il a envoyés à K. Diop pour requérir 10 ans de réclusion criminelle contre Mohamed Sylla.
La défense a, quant à elle, plaidé l'acquittement au bénéfice du doute. Elle a parlé de preuves insuffisantes pour entrer en voie de condamnation contre leur client. "Il manque des preuves matérielles tangibles. Aucun certificat médical ne prouve des violences ou de traces de lutte", ont fait savoir les conseils qui parlent d'une cabale montée contre leur client. L'affaire est mise en délibéré pour le 4 février 2025.
Fatou D. DIONE