
Six mois après son élection a la tête de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye a convié ses collègues députés à une cérémonie, hier 15 mai, pour dresser le bilan des réformes engagées. Le président de l’Assemblée nationale a ainsi salué l’engagement et l’implication de toutes les parties prenantes à ces travaux qui vont changer le mode de fonctionnement du parlement, avec des «réformes institutionnelles et structurelles, portées par une volonté affirmée de transparence, d’efficacité et de modernisation de l’action parlementaire».
El Malick Ndiaye ambitionne d’impulser une nouvelle dynamique à l’Assemblee nationale qu’il dirige depuis le 2 décembre 2024. Le président de l’Assemblee nationale, qui présidait hier une cérémonie de remise des rapports sur les réformes engagées pour la modernisation du parlement, estime que le peuple attend des députés une Assemblée nationale «renouvelée, accessible, rigoureuse dans sa manière de légiférer, exigeante dans sa mission de contrôler, innovante dans sa communication, mais surtout attentive aux préoccupations réelles des populations».
«Ces réformes ne sont pas imposées d’en haut…»
Le président de l’Assemblée nationale de préciser que les réformes entreprises par son équipe ne sont pas imposées d’en haut. Elles ont été construites collectivement, à travers des comités ad hoc pluriels, rassemblant toutes les sensibilités politiques : majorité, opposition, non-inscrits, mais aussi l’administration parlementaire, les structures étatiques, le monde universitaire, la société civile, entre autres.
El Malick Ndiaye annonce dans la foulée que le comité en charge du règlement intérieur présentera prochainement ses conclusions. «Il ne s’agira pas d’une simple mobilisation cosmétique, mais d’une réforme en profondeur visant à renforcer les capacités de contrôle du parlement, à formaliser des pratiques jusque-là sans fondement juridique et à inscrire durablement les principes de transparence, de recevabilité et de pluralisme dans le fonctionnement de notre institution», assure-t-il.
Pour ce qui est du règlement financier, il date, selon le president de l’Assemblée nationale, de 1963. «Il évoque des institutions disparues et des procédures dépassées. Il ne prend pas en compte l’évolution du droit budgétaire et comptable, ni les bonnes pratiques budgétaires modernes. Le comité chargé de sa révision a permis de mettre à jour ce cadre stratégique afin que l’exécution du budget parlementaire soit désormais plus transparente, plus rationnelle et plus performante», explique le president de l’Assemblee nationale.
S’agissant du règlement administratif, souligne-t-il, sa dernière révision date de 1985. Il est silencieux sur nombre d’évolutions importantes survenues depuis, notamment en matière de gestion des ressources humaines, de conditions de travail et de mobilité et de reconnaissance institutionnelle. Il est donc impératif de corriger l’insécurité juridique dans laquelle évolue une partie importante du personnel. «Il fallait offrir aux agents parlementaires des garanties claires pour leur carrière, leur rémunération, leur protection et leur épanouissement professionnel, car il n’y a pas d’Assemblée nationale efficace sans administration parlementaire solide».
«Nous allons déposer une proposition de loi portant création d’une chaîne de télévision parlementaire»
Le président de l’Assemblee nationale annonce le dépôt très prochainement d’une proposition de loi portant création d’une chaîne de télévision parlementaire. Saluant le pragmatisme du questeur, le président Ndiaye lève un coin du voile sur les projets futurs, à savoir une réfection du bâtiment dans le but de le moderniser pour en faire un «smart building». Et à partir de 2026, il s’attaquera à l’hôtel des députés qu’il faudra raser et d’en construire un bâtiment capable de recevoir tous les députés ; et un autre bâtiment pour abriter la chaîne de télévision parlementaire.
Ndèye Khady D. FALL
El Malick Ndiaye annonce la dotation de véhicules aux députés
«Je n’accepterai pas de diriger une institution où les députés viennent en taxi ou Jakarta, alors que je me fais escorter par des motards dans mon véhicule 4x4»
Pour ce qui est de l’achat des véhicules pour les députés, El Malick Ndiaye dit l’assumer pleinement. «Nous allons montrer au peuple que les députés sont des hauts fonctionnaires qui méritent d’être dans de très bonnes conditions pour pouvoir faire convenablement leur travail. Tout le monde peut témoigner de l’efficacité des députés de la XVème législature. Je n’accepterai pas de diriger une institution où les députés viennent en taxi ou Jakarta, alors que je me fais escorter par des motards dans mon véhicule 4x4. Le budget existe déjà, on ne demande aucune rallonge budgétaire. Le paiement sera étalé sur 3 ans», clarifie El Malick qui assure que la procédure est déjà enclenchée et, avant les vacances parlementaires, tous les députés réceptionneront leur véhicule.
N.K.D.F