En prisondepuis 5 ans, le taximan Ismaïla Siby encourt 10 ans de réclusion criminelle, si le juge de la Chambre criminelle de Dakar suit le parquet dans ses réquisitions. Il a comparu hier pour des faits d'association de malfaiteurs et de trafic intérieur de drogue. Il sera fixé sur son sort le 28 juillet prochain.
Ismaïla Siby, taximan, ne verra jamais son rêve se réaliser. En tout cas, pas de sitôt. Voulant voyager en Pologne alors qu'il n'avait pas suffisamment de capitaux pour le faire, ils’est converti dans la vente de drogue afin d'amasser suffisamment d'argent. Dans son quartier de Rebeuss, ce n'était pas un mystère qu'il vendait de la drogue. Tous ses voisins le savaient. Ainsi, les policiers,en ont eu écho. Ils ont alorsinstallé une planque dans le but de l’arrêter. Cequ’ils ont réussi avec succès, car, courant 2017, alors que Ismaïla revenait de Vélingara où il s'était rendu pour s'approvisionner en chanvre indien, il a été interpellé. Et suite à une perquisition de sa chambre, une quantité de 10kg dudit produit prohibé a été découverte.
Courageux, il a reconnu les faits qui lui sont imputés. Ce qu’il a réitéré hier devant la Chambre criminelle de Dakar où il a comparu après 5 ans de détention préventive. Sur le mobile de son acte, cet accusé a évoqué un voyage qu'il devait effectuer vers la Pologne. «On m'a interpellé à Rebeuss alors que je revenais de chez Mouhamed Camara qui m'a vendu cette drogue à raison de 40.000 F Cfa le kilo. Je l'ai convoyée par bus de transport depuis Vélingara. J'ai acheté cette drogue pour la remettre à un certain Djily qui devait la commercialiser», dit-il. Avant de poursuive : «je me suis investidans le trafic de drogue pour avoir de l'argent, parce que j'envisageais d'aller en Pologne. Mais, comme je devais payer mon visa pour 1 million 300 mille F Cfa, j'avais donné une avance de 400.000 F Cfa».
Le parquet a requis la peine de 10 ans de réclusion criminelle contre lui. Son avocat, Me Idrissa Cissé, a pour sa part sollicité la disqualification des faits de trafic en offre et cession, en lui faisant une application bienveillante de la loi. «Il a reconnu de façon claire et nette les faits qui sont d'ailleurs constants à son endroit. Il peut bénéficier de cette application bienveillante de la loi pour sa bonne foi, parce qu'il a reconnu les faits durant toute la procédure, jusqu'à la barre du tribunal. C'est un exemple à suivre parce que la majeure partie des accusés qui comparaissent ici pour les mêmes faits s'inscrivent dans des dénégations systématiques», a indiqué la robe noire qui est suivie par son confrère Me Théophile Cayossi. Délibéré le 28 juillet prochain.
Fatou D. DIONE