POUR GARDER LA PRÉSIDENCE DE L'AMICALE DES ÉTUDIANTS DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L'UCAD EN 2018: L’étudiant Daouda Dème assène des coups de machette à Ibrahima Ngom, lui fracture le crâne, lui taillade la lèvre supérieure et le flanc, l’envoie dans le coma 22 jours
Pour avoir donné 3 coups de machette à Ibrahima Ngom alias général, lors d'une altercation survenue au campus en 2018, l'étudiant en master 2 de la Faculté des sciences et techniques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Daouda Dème risque 5 ans de réclusion criminelle, si le juge suit le parquet dans ses réquisitions. Il a comparu, hier, devant la chambre criminelle de Dakar pour des faits de tentative de meurtre.
Les violences notées au sein du temple du savoir opposant différentes coalitions ne datent pas d'aujourd'hui. À titre d'exemple, pas plus tard qu'au mois de juin dernier, le conseil de discipline de l'Ucad a eu à infliger des sanctions sévères à 45 étudiants pour des violences dans le campus. En 2018, Daouda Dème, étudiant en master 2 à la Faculté de sciences et techniques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), «très brillant», est tombé dans le piège des amicales. Conséquence, son bel avenir a été hypothéqué. En effet, il est dans les liens de la détention depuis 3 ans à la suite de coups de machette qu’il a infligés sur son condisciple Ibrahima Ngom alias Général.
Il faut dire que Daouda Dème n’a pas intégré l’amicale de manière fortuite. C’est à la suite de la mort de son ami Bassirou Faye, survenue dans ce campus, que ses amis lui ont demandé de perpétrer son œuvre à savoir être syndicaliste et se battre pour la cause des étudiants. Il accepte et se présente en 2017 comme candidat à la présidence de l’amicale, mais il est battu par Ibrahima Ngom. Loin de se décourager, il présente à nouveau sa candidature en 2018, mais son adversaire Ibrahima Ngom est encore déclaré vainqueur.
Entré en syndicalisme à cause de son défunt ami Bassirou Faye
Ayant appris que les résultats ont été truqués, le doyen de la fac suspend tout. Mais, à la veille de la codification pour la distribution provisoire des chambres, la coalition d'Ibrahima Ngom et celle de Daouda Dème ont été convoquées par les autorités de l'Ucad. Et ce jour-là, une bagarre est survenue entre les deux camps. Des blessés sont notés de part et d’autre.
Dans l’après-midi, Daouda Dème et Ibrahima Ngom ont eu une altercation. Daouda lui assène 3 coups de machette. Laissant sa victime inerte sur le sol et baignant dans une mare de sang, il prend la clé des champs. Cependant, Ibrahima Ngom a eu la vie sauve grâce aux ambulanciers qui ont dare-dare rappliqué sur les lieux et l'ont conduit à l'hôpital. Mais il est resté plongé dans le coma 22 jours durant. Le certificat médical parle d’un (1) coup de machette qui lui a fendu la lèvre supérieure, un deuxième sur le flanc gauche et un troisième sur le crâne.
Mais au moment où sa victime se battait entre la vie et la mort, Daouda Dème s'était trouvé un passeport et s'apprêtait à quitter le Sénégal pour rallier le Maroc. Hélas pour lui, il a été interpellé à l'aéroport lors de son embarcation.
Daouda Dème : «il m’a pardonné et a dit qu'il ne souhaitait pas que je reste en prison»
Inculpé pour des faits de tentative de meurtre, il a comparu hier devant la chambre criminelle de Dakar. Cet accusé n'a reconnu lui avoir porté qu’un seul coup de machette. «Je lui ai juste administré un coup de machette sur le flanc gauche, mais par sur la tête. Ils m’ont aussi donné des coups, mais comme j'avais porté des gris-gris, j'étais insensible à l'arme blanche», a expliqué Daouda Dème. Qui jure qu’il n'avait pas l'intention de tuer Ibrahima Ngom. Mieux, il révèle : «Ibrahima Ngom est un frère et il restera toujours un frère. Et même étant en la prison, on se parlait au téléphone. Je lui ai demandé pardon. Il m'a fait savoir qu'il ne souhaitait pas que je reste en prison. Mais, ce qui lui posait problème, c'est son père». Interpellé sur sa fuite, Daouda Dème l'a confirmée en indiquant que c'est son père qui lui avait conseillé de se rendre au Maroc.
Ibrahima Ngom, toujours sous traitement, ne s’est pas présenté à la barre.
La partie civile réclame 100 millions, le procureur «clément» requiert 5 ans
Avocat de la partie civile, Me Idrissa Cissé a réclamé 100 millions F Cfa à titre de dommages et intérêts. «Il a eu la volonté manifeste de commettre un meurtre. La veille, il avait dit que s'il fallait faire un sacrifice de sang pour être président de l'amicale de la Faculté des sciences, il allait le faire. Il y a un dessein criminel. Il a attaqué la victime avec une machette au moment où cette dernière était seule. Il faut nous rendre justice, même si on ne souhaite pas son emprisonnement. Nous voulons réparation puisqu'il nous a causé un préjudice», a confié la robe noire.
Faisant ses réquisitions, le procureur a requis contre lui la peine de 5 ans de réclusion criminelle du fait de son repentir actif. Puisque, selon le maître des poursuites, cela constitue une circonstance atténuante pour Daouda Dème.
La défense réfute l’assassinat
Constitué pour la défense de l’accusé, Me Bamba Cissé a estimé qu'il ne s'agit pas d'un assassinat, puisque cela ne ressort pas du Pv et de l'instruction d'audience qu'il ait prémédité l'acte et gardé cette arme par-devers lui. Ainsi, de l'avis de Me Cissé, on ne peut pas parler de coups et blessures volontaires avec une Itt de 45 jours. C'est pour cela qu'il a souhaité la requalification des faits de meurtre et la réduction des sommes réclamées par la partie civile. Après les plaidoiries de Mes Mamadou Seck et d'Ousseynou Gaye, le juge a fixé le délibéré pour le 7 septembre prochain.
Fatou D. DIONE
Pour avoir donné 3 coups de machette à Ibrahima Ngom alias général, lors d'une altercation survenue au campus en 2018, l'étudiant en master 2 de la Faculté des sciences et techniques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Daouda Dème risque 5 ans de réclusion criminelle, si le juge suit le parquet dans ses réquisitions. Il a comparu, hier, devant la chambre criminelle de Dakar pour des faits de tentative de meurtre.
Les violences notées au sein du temple du savoir opposant différentes coalitions ne datent pas d'aujourd'hui. À titre d'exemple, pas plus tard qu'au mois de juin dernier, le conseil de discipline de l'Ucad a eu à infliger des sanctions sévères à 45 étudiants pour des violences dans le campus. En 2018, Daouda Dème, étudiant en master 2 à la Faculté de sciences et techniques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), «très brillant», est tombé dans le piège des amicales. Conséquence, son bel avenir a été hypothéqué. En effet, il est dans les liens de la détention depuis 3 ans à la suite de coups de machette qu’il a infligés sur son condisciple Ibrahima Ngom alias Général.
Il faut dire que Daouda Dème n’a pas intégré l’amicale de manière fortuite. C’est à la suite de la mort de son ami Bassirou Faye, survenue dans ce campus, que ses amis lui ont demandé de perpétrer son œuvre à savoir être syndicaliste et se battre pour la cause des étudiants. Il accepte et se présente en 2017 comme candidat à la présidence de l’amicale, mais il est battu par Ibrahima Ngom. Loin de se décourager, il présente à nouveau sa candidature en 2018, mais son adversaire Ibrahima Ngom est encore déclaré vainqueur.
Entré en syndicalisme à cause de son défunt ami Bassirou Faye
Ayant appris que les résultats ont été truqués, le doyen de la fac suspend tout. Mais, à la veille de la codification pour la distribution provisoire des chambres, la coalition d'Ibrahima Ngom et celle de Daouda Dème ont été convoquées par les autorités de l'Ucad. Et ce jour-là, une bagarre est survenue entre les deux camps. Des blessés sont notés de part et d’autre.
Dans l’après-midi, Daouda Dème et Ibrahima Ngom ont eu une altercation. Daouda lui assène 3 coups de machette. Laissant sa victime inerte sur le sol et baignant dans une mare de sang, il prend la clé des champs. Cependant, Ibrahima Ngom a eu la vie sauve grâce aux ambulanciers qui ont dare-dare rappliqué sur les lieux et l'ont conduit à l'hôpital. Mais il est resté plongé dans le coma 22 jours durant. Le certificat médical parle d’un (1) coup de machette qui lui a fendu la lèvre supérieure, un deuxième sur le flanc gauche et un troisième sur le crâne.
Mais au moment où sa victime se battait entre la vie et la mort, Daouda Dème s'était trouvé un passeport et s'apprêtait à quitter le Sénégal pour rallier le Maroc. Hélas pour lui, il a été interpellé à l'aéroport lors de son embarcation.
Daouda Dème : «il m’a pardonné et a dit qu'il ne souhaitait pas que je reste en prison»
Inculpé pour des faits de tentative de meurtre, il a comparu hier devant la chambre criminelle de Dakar. Cet accusé n'a reconnu lui avoir porté qu’un seul coup de machette. «Je lui ai juste administré un coup de machette sur le flanc gauche, mais par sur la tête. Ils m’ont aussi donné des coups, mais comme j'avais porté des gris-gris, j'étais insensible à l'arme blanche», a expliqué Daouda Dème. Qui jure qu’il n'avait pas l'intention de tuer Ibrahima Ngom. Mieux, il révèle : «Ibrahima Ngom est un frère et il restera toujours un frère. Et même étant en la prison, on se parlait au téléphone. Je lui ai demandé pardon. Il m'a fait savoir qu'il ne souhaitait pas que je reste en prison. Mais, ce qui lui posait problème, c'est son père». Interpellé sur sa fuite, Daouda Dème l'a confirmée en indiquant que c'est son père qui lui avait conseillé de se rendre au Maroc.
Ibrahima Ngom, toujours sous traitement, ne s’est pas présenté à la barre.
La partie civile réclame 100 millions, le procureur «clément» requiert 5 ans
Avocat de la partie civile, Me Idrissa Cissé a réclamé 100 millions F Cfa à titre de dommages et intérêts. «Il a eu la volonté manifeste de commettre un meurtre. La veille, il avait dit que s'il fallait faire un sacrifice de sang pour être président de l'amicale de la Faculté des sciences, il allait le faire. Il y a un dessein criminel. Il a attaqué la victime avec une machette au moment où cette dernière était seule. Il faut nous rendre justice, même si on ne souhaite pas son emprisonnement. Nous voulons réparation puisqu'il nous a causé un préjudice», a confié la robe noire.
Faisant ses réquisitions, le procureur a requis contre lui la peine de 5 ans de réclusion criminelle du fait de son repentir actif. Puisque, selon le maître des poursuites, cela constitue une circonstance atténuante pour Daouda Dème.
La défense réfute l’assassinat
Constitué pour la défense de l’accusé, Me Bamba Cissé a estimé qu'il ne s'agit pas d'un assassinat, puisque cela ne ressort pas du Pv et de l'instruction d'audience qu'il ait prémédité l'acte et gardé cette arme par-devers lui. Ainsi, de l'avis de Me Cissé, on ne peut pas parler de coups et blessures volontaires avec une Itt de 45 jours. C'est pour cela qu'il a souhaité la requalification des faits de meurtre et la réduction des sommes réclamées par la partie civile. Après les plaidoiries de Mes Mamadou Seck et d'Ousseynou Gaye, le juge a fixé le délibéré pour le 7 septembre prochain.
Fatou D. DIONE