Si toutes les parties s’étaient donné la main au début, pour combattre le coronavirus, on note désormais des fissures dans les rangs. Les médecins doctorants, qui avaient répondu dès les premières heures à l’appel pour la lutte contre l’épidémie, ont décidé de cesser toute activité de prestations médicales dans les centres de traitement du coronavirus de Diamniadio et Dalal Jamm. Une situation bien délicate, au vu de l’évolution de la maladie.
Bientôt 4 mois que les Sénégalais vivent avec le Covid-19. Mais il faut reconnaître que l’engagement dans la lutte contre l’épidémie s’effrite de jour en jour. D’abord avec le relâchement des populations qui agissent comme s’il n'y avait plus de danger, alors que les cas positifs et les décès augmentent de plus en plus. S'y ajoutent maintenant les grèves du personnel médical. En effet, les médecins doctorants des centres de traitement de Diamniadio et Dalal Jamm qui se sont constitués en collectif, se sentant lésés et frustrés, ont, depuis le jeudi 25 juin à 19h, mis fin à leur activité de prestations médicales. Selon le Dr Chérif Aïdara Ndiaye, c’est suite à l’appel d’offres du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) qu’ils ont rejoint la lutte, après avoir suivi une formation en la matière. Les médecins doctorants composés d’étudiants en médecine, de médecins généralistes mais aussi de médecins spécialistes, ont été déployés dans les Cte. «Au début, c’était le Cous notre interlocuteur, mais ils nous ont fait savoir le 3 mai que désormais, tous les dossiers sont transférés au ministère», renseigne Chérif Aïdara Ndiaye.
Cherif Aïdara Ndiaye : «nous sommes frustrés, nous méritons un meilleur traitement»
Le médecin doctorant à l'Ucad reconnaît par ailleurs qu’il n’y avait qu’un contrat moral entre eux et les autorités sanitaires. A l’en croire, il était convenu de leur payer à chaque fin de semaine un montant, mais cela a été revu à la baisse. «Non seulement le montant a été revu à la baisse, mais depuis le 3 mai, nous n’avons rien perçu. Il faut aussi compter le non-respect des engagements du ministre de tutelle qui a reçu nos doléances lors de sa visite au Cte de Diamniadio», regrette le représentant du collectif. Même si Dr Ndiaye reconnaît qu’il leur a été alloué une motivation mensuelle de 150.000 francs cfa, il déclare qu'ils ont aussi droit à un salaire de base. «Face au mutisme des autorités, nous sommes allés vers l’information. Une rencontre avec le Drh, le Dage et le Dlm a été organisée le jeudi 25 juin, mais face à leur réponse, nous n’avons d’autre choix que de cesser nos interventions», dit-il.
Hormis les primes de motivation mensuelles de 150.000f, octroyées à tout le personnel des Cte, les médecins doctorants ne percevront rien du ministère, car n'ayant aucun lien légal avec lui. «Nous sommes frustrés parce que nous nous sentons lésés ; le Drh nous a dit que même cette motivation nous est versée sur la demande et la bonté du ministre. Il nous refuse même une attestation après la fin de l’épidémie et pire, nous n’avons aucune garantie du ministère», affirme Chérif Aïdara Ndiaye, qui estime que les responsables et pères de famille qu’ils sont méritent plus de considération.
Ndèye Khady D. FALL
Bientôt 4 mois que les Sénégalais vivent avec le Covid-19. Mais il faut reconnaître que l’engagement dans la lutte contre l’épidémie s’effrite de jour en jour. D’abord avec le relâchement des populations qui agissent comme s’il n'y avait plus de danger, alors que les cas positifs et les décès augmentent de plus en plus. S'y ajoutent maintenant les grèves du personnel médical. En effet, les médecins doctorants des centres de traitement de Diamniadio et Dalal Jamm qui se sont constitués en collectif, se sentant lésés et frustrés, ont, depuis le jeudi 25 juin à 19h, mis fin à leur activité de prestations médicales. Selon le Dr Chérif Aïdara Ndiaye, c’est suite à l’appel d’offres du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) qu’ils ont rejoint la lutte, après avoir suivi une formation en la matière. Les médecins doctorants composés d’étudiants en médecine, de médecins généralistes mais aussi de médecins spécialistes, ont été déployés dans les Cte. «Au début, c’était le Cous notre interlocuteur, mais ils nous ont fait savoir le 3 mai que désormais, tous les dossiers sont transférés au ministère», renseigne Chérif Aïdara Ndiaye.
Cherif Aïdara Ndiaye : «nous sommes frustrés, nous méritons un meilleur traitement»
Le médecin doctorant à l'Ucad reconnaît par ailleurs qu’il n’y avait qu’un contrat moral entre eux et les autorités sanitaires. A l’en croire, il était convenu de leur payer à chaque fin de semaine un montant, mais cela a été revu à la baisse. «Non seulement le montant a été revu à la baisse, mais depuis le 3 mai, nous n’avons rien perçu. Il faut aussi compter le non-respect des engagements du ministre de tutelle qui a reçu nos doléances lors de sa visite au Cte de Diamniadio», regrette le représentant du collectif. Même si Dr Ndiaye reconnaît qu’il leur a été alloué une motivation mensuelle de 150.000 francs cfa, il déclare qu'ils ont aussi droit à un salaire de base. «Face au mutisme des autorités, nous sommes allés vers l’information. Une rencontre avec le Drh, le Dage et le Dlm a été organisée le jeudi 25 juin, mais face à leur réponse, nous n’avons d’autre choix que de cesser nos interventions», dit-il.
Hormis les primes de motivation mensuelles de 150.000f, octroyées à tout le personnel des Cte, les médecins doctorants ne percevront rien du ministère, car n'ayant aucun lien légal avec lui. «Nous sommes frustrés parce que nous nous sentons lésés ; le Drh nous a dit que même cette motivation nous est versée sur la demande et la bonté du ministre. Il nous refuse même une attestation après la fin de l’épidémie et pire, nous n’avons aucune garantie du ministère», affirme Chérif Aïdara Ndiaye, qui estime que les responsables et pères de famille qu’ils sont méritent plus de considération.
Ndèye Khady D. FALL