Pour tentative de vol avec violences, commise sur la dame Marème Sall, l’ancien gendarme et vigile de la Sen’Eau, Mouhamed Sylla, a écopé de 15 jours ferme malgré ces dénégations. Il comparaissait hier devant le juge des flagrants délits de Dakar.
Vrai ou pas, en tout cas, l'ancien gendarme de la classe 1/2018, Mouhamed Sylla, a été traduit hier devant le juge des flagrants délits de Dakar pour tentative de vol avec violences. En même temps vigile à Sen'Eau, ce prévenu a contesté ces faits qui lui sont reprochés ; n'empêche, il a été condamné à 15 jours ferme. En effet, selon la plaignante, Marème Sall, vers les coups de 7 heures, elle s'était rendue à l'agence de la Sen'Eau qui se trouve à Rufisque parce qu’il y avait une fuite d’eau dans sa maison. Sur ce, dit-elle, un agent l’aidait à appeler les techniciens. Là, elle a précisé que Mouhamed Sylla a surgi de nulle part. «Il s’exprimait de façon violente. J’ai eu peur. D’un coup, il s’est retourné vers moi en m’insultant, me demandant de lui remettre mon téléphone. J’ai pris la fuite. Et j’ai alerté les riverains. Du coup je me suis dit que leur bagarre c’est une mise en scène pour voler mon portable. Je suis auditrice et je me garde de dire pour quelle structure. Il a dit que j’ai filmé leur bagarre. Ce qui est totalement faux. Il m’a malmenée et m’a étranglée», a déclaré la victime qui s'est emportée avant d’ajouter : «c'est un délinquant ambulant qui m'a violentée. C'est grave parce que les responsables de sa boîte, vu la gravité des faits, n'ont rien fait. Je me demande si c'étaient leurs femmes ou sœurs comment ils allaient se comporter. Je crains pour ma sécurité et c'est ce qui m'a conduite ici». Mais, le gendarme a réfuté les faits de vol. «J’étais venu à l’agence. J’ai déposé mon sac pour aller déjeuner. A mon retour, j’ai retrouvé un gars qui me demandait le numéro du service de dérangement. Je me bagarrais avec ce gars, car il m’a insulté quand je lui ai demandé d’arrêter de regarder le carnet qui se trouvait dans notre poste. La dame s’est mise à filmer la scène et je lui ai demandé le pourquoi il prenait ses images au niveau de mon poste de garde. Je lui ai intimé l’ordre de supprimer la vidéo, ce qu’elle a refusé. J'ai arraché le téléphone de ses mains pour me rendre au commissariat de Teunguedji. Là, elle a barré la route avec sa voiture en disant au chauffeur du bus Tata dans lequel j'ai embarqué que j'ai volé son portable», a révélé le prévenu. Hélas, il s'est trouvé qu'après les réquisitions, les enquêteurs n'ont pas trouvé la prétendue vidéo dont il fait état.
Pour sa part, l'avocat de la victime, Me Baba Diop, qui s'est épanché sur le «traumatisme» de sa cliente, n'a réclamé que le franc symbolique pour celle-ci. «Elle est traumatisée par cette affaire. C'est à cause du comportement du prévenu et de toutes les personnes qui ont tenu à ce qu'il soit libéré, qu'elle a voulu que cette affaire atterrisse au tribunal. C'est une femme qui vit seule avec son enfant. Il a arraché le portable de manière violente. Et même ses réponses et son comportement à la barre sont violents. Ce qui inquiète ma cliente, c'est sa sécurité», a renchéri la robe noire avant que le parquet ne requiert 6 mois ferme contre le prévenu. La défense a demandé une application bienveillante de la loi parce que, selon elle, c'est cette mauvaise appréhension des choses qui a poussé son client à exiger de la dame qu’elle lui remette son portable. À l'en croire toujours, son client n'a jamais eu l'intention de s'en prendre à la dame. Malgré cela, le tribunal a déclaré Mouhamed Sylla coupable et l'a condamné à 2 ans dont 15 jours ferme.
Fatou D. DIONE