Malick Guèye, un Sénégalais de 46 ans, est menacé d’expulsion. Ce père de famille de trois enfants français, vivant et travaillant en France depuis 19 ans, est invité à quitter le territoire français par les autorités françaises via la préfecture du Calvados, dans la région Normandie. Avant d’arriver à cette situation extrême, notre compatriote a refusé la somme de 10.000 euros, soit 6,5 millions de F Cfa, qu’il s’est vu proposer pour retourner s’établir au Sénégal. Il refuse l’offre et se retrouve automatiquement dans la liste des personnes à expulser de France après que le préfet du Calvados a ordonné une obligation de quitter le territoire français à son endroit.
La préfecture du Calvados, un département français de la région Normandie, est au centre d’une affaire d’expulsion d’un citoyen sénégalais établi en France depuis 2002. Et il faut croire que rien de tout ce qui a été fait jusque-là n’est assez pour faire revenir les autorités françaises sur leur décision d’expulser Malick Guèye de France.
Et le pire, c’est que pour le faire, à la préfecture du Calvados, les autorités françaises ont usé de mensonges, croyant que le Sénégalais ne déférerait jamais à la convocation, s’il sait la véritable raison de celle-ci. Ainsi, elles ont décidé de convoquer le père de famille sénégalais à la préfecture du Calvados pour «le renouvellement de son titre de séjour».
Sans arrière-pensée, Malick Guèye défère à la convocation, d’autant qu’il se savait en règle et n’avoir rien à se reprocher depuis son arrivée en France. Sa surprise sera grande quand il apprend les véritables raisons de sa convocation à la préfecture du Calvados.
En effet, contre toute attente, le Sénégalais se voit proposer la somme de 10.000 euros, environ 6,5 millions de F Cfa, pour retourner s’établir dans un pays qu’il a quitté il y a 19 ans.
Dégouté par la méthode des autorités françaises pour le moins peu convenable, le Sénégalais Malick Guèye refuse l’offre.
Mais en leur opposant un refus catégorique, le Sénégalais ne savait certainement pas que cela ne fera qu’aggraver sa situation vis à vis des autorités françaises. En effet, alors que son avocat travaillait à le faire rester en France, la préfecture du Calvados a ordonné à l’endroit de Malick Guèye une Oqtf, c’est à dire : une obligation de quitter le territoire français. Conséquence : non seulement le Sénégalais se retrouve sans papier, mais il perd également son emploi.
En effet, Guèye se trouvant dans une situation de sans papier, son employeur a été contraint de rompre son contrat. Il avait un contrat de travail à durée indéterminée (Cdi) depuis 3 ans. Et comme si cela ne suffisait pas, son bailleur qui se trouve être une association d’insertion lui demande de quitter son logement. Alors que la Caisse primaire d'assurance maladie (Cpam) le prive de ses droits pour lesquels il a cotisé comme salarié depuis plusieurs années.
Dans cette situation extrêmement difficile où tout semble être contre lui, Malick Guèye a néanmoins pu compter sur le soutien de certains amis qui ont lancé une pétition pour demander à Monsieur Philippe Court, préfet du Calvados la régularisation de Monsieur Malick Guèye.
Les histoires d’expulsion de France continuent de toucher des citoyens Sénégalais qui sont installés dans l’hexagone depuis plusieurs années. En octobre 2019, c’est l’histoire de Moustapha Guèye qui avait défrayé la chronique. Ce professeur de physique-chimie sénégalais, installé en France depuis 2011, enseigne depuis plusieurs années dans deux collèges de Montpellier, dans le sud de la France. À l’époque, les collègues de Guèye se sont mis en grève pour demander à la préfecture la levée définitive de l'Oqtf et l'examen de sa demande de naturalisation.
Autre exemple d’histoire d’expulsion concernant un Sénégalais, celle de Fatou Thioune à Nîmes. En début d’année, cette ingénieure agronome d'origine sénégalaise était menacée d'expulsion par la préfecture du Gard. Diplômée de Supagro Montpellier, elle était en Cdi lorsqu'elle a reçu une Obligation de quitter le territoire français.
Sidy Djimby NDAO