
Le Dr Alfousseyni Gaye, au lendemain du procès Adji Sarr/Ousmane Sonko, a contesté les déclarations selon lesquelles il aurait dit à la barre du tribunal que des spermatozoïdes ont été retrouvés dans le vagin de Adji Sarr. La blouse blanche, après avoir réfuté la paternité de ses déclarations, a apporté des précisions dans un communiqué.
L’affaire de viols répétitifs et de menaces de mort qui oppose Adji Sarr à Ousmane Sonko a été plaidée avant-hier, mardi, devant la chambre criminelle de Dakar, mais elle est loin d'être bouclée, même si le verdict est attendu dans les jours à venir. Puisque l'un des protagonistes dans cette affaire ne lâche toujours pas. Il s'agit du Dr Alfousseyni Gaye, qui avait consulté l'ex-masseuse Adji Sarr après les faits de viol présumé qu'elle avait subi. Cité en tant que témoin, Dr Gaye avait déposé à la barre du tribunal. Et il avait déclaré à l'audience qu'il y avait la présence de spermatozoïdes dans le vagin de la victime. La blouse blanche, allant plus loin dans ses explications, avait même soutenu qu'il ignorait si ces spermatozoïdes étaient vivants ou morts. Toujours est-il que le Dr Gaye avait confié que cette substance pouvait atterrir dans le vagin de la victime soit par déposition ou par rapport sexuel. Il précisait qu'il ne savait pas par quel procédé ils sont parvenus dans le sexe de Adji Sarr.
Mais au lendemain du procès, Dr Alfousseyni Gaye est revenu pour faire volte-face. Et c'est la presse qu'il a mise au banc des accusés à propos de ces déclarations qui lui sont prêtées. Il s'est ainsi fendu d'un communiqué dans lequel il balaie cette thèse de spermatozoïdes que la presse a relayée et qui seraient trouvés dans le sexe de la plaignante. «Suite aux propos relayés dans la presse, on m'attribue les propos d'audience selon lesquels J'aurais confirmé la présence de spermatozoïdes dans les prélèvements de Adji Sarr lors de son premier examen gynécologique réalisé le 2 février 2021. Je tiens à apporter les précisions ci-après : d'abord, un spermatozoïde n'est pas visible à l'œil nu, donc un examen physique ne peut en aucune façon en établir la présence et encore moins en conclure à leur état de mort ou vivant», a-t-il d'emblée expliqué.
Au cours de cette consultation, Dr Gaye a confié avoir fait ses constatations : «lors de cet examen préliminaire du 2 février, je n'ai décelé ni liquide séminal, ni sperme». Selon lui toujours, les prélèvements effectués ce jour-là sont uniquement des sécrétions vaginales. J'ai également bien mentionné l'absence de lésions vulvaires. Cette constatation ne me permet pas de conclure à une activité sexuelle récente. Aussi, elle n'a présenté aucun stigmate de traumatisme physique ou psychologique susceptible d'être signalé», a-t-il signifié.
Dr Alfousseyni Gaye a rappelé que les prélèvements du 2 février effectués sur Adji Sarr ont été réalisés hors réquisition préalable d'officiers de police judiciaire ou du procureur et en présence de Sidy Ahmed Mbaye. Ainsi, sur la «crédibilité» desdits prélèvements, il se défend : «par ailleurs, les prélèvements ont été transportés au laboratoire par un agent de santé, sans aucun scellé ou autre dispositif de protection. Par conséquent, je ne suis pas en mesure de garantir leur intégrité et leur non altération par l'injection injection possible d'une substance étrangère».
Les seuls prélèvements qui peuvent engager sa responsabilité sur le plan juridique sont, d'après lui, ceux effectués sur réquisition de la gendarmerie le 3 février 2021 et qui a assuré son analyse par le Laboratoire suivant les procédures légales et réglementaires. «Je rajoute que l'adjonction de la phrase ‘’prélèvements en vue de test ADN’’ dans le certificat médical établi le 3 février, est une demande spécifique de la Réquisition. Il n'émane pas de mon initiative», a-t-il fait savoir.
Fatou D. DIONE