C’est jeudi prochain que le Tribunal de grande instance de Diourbel rendra son verdict dans l'affaire d'abus sexuels pour laquelle Pape Mor Diouf a comparu hier jeudi. En fait, il est accusé d'avoir violé pendant plusieurs années sa propre belle-fille.
Reconnaître Pape Mor Diouf coupable des charges retenues contre lui équivaudrait, pour le Tribunal de grande instance de Diourbel, à le condamner à une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à dix ans. Déjà condamné une première fois dans le Sud du pays, Pape Mor Diouf comparaissait, hier jeudi, pour répondre des chefs de viol, détournement de mineure de moins de treize ans et pédophilie. Sa présumée victime n'est autre que sa belle-fille, D.D, dont il a épousé la mère il y a environ six ans. C'est d'ailleurs la gamine qui a porté ces accusations graves devant la barre du tribunal. Selon D.D, qui a révélé qu'elle vivait avec son beau-père et sa mère dans une même chambre, ce dernier abusait sexuellement d'elle à chaque fois que sa mère était loin de chez elle. «C'est parce que je ne voulais pas gâcher la vie de ma mère que je n'ai jamais voulu lui dire ce que tonton Pape Mor me faisait», a-t-elle confié au juge Oumar Faty. «Il attendait la fin du repas de midi pour me retrouver seule dans la chambre, alors que ma maman était sortie. Il me forçait à avoir avec lui des relations sexuelles violentes. Et il me faisait trop mal», ajoute la victime. Quand elle a récemment eu des douleurs intenses au niveau du bas-ventre, elle finit par tout dire à sa tante qui s’en va toute raconter à son père biologique.
«Un jour, je l’ai photographié alors qu’il était nu avec le téléphone portable de ma mère qui a supprimé les photos dès qu’elle les a vues»
Face à ces accusations, le prévenu a tout nié. «Plutôt mourir que de m'abaisser à entretenir des relations sexuelles avec ma belle-fille», a-t-il déclaré. Selon lui, toute cette affaire se résume à un règlement de compte avec le grand-frère de son épouse qui a toujours juré de le faire condamner. «La première fois qu'il m'a violée, c'était violent, j'avais trop mal et j'ai beaucoup saigné. Un jour, ma mère a surpris mon beau-père sur moi, mais elle n'a rien fait. Un autre jour, j'ai pris le téléphone portable de ma mère pour le photographier tout nu. Mais ma mère a vu les photos et les a supprimées», a-t-elle indiqué à la barre.
Déguène Diouf prend faits et cause pour son mari et dément sa fille, le procureur s’en lave les mains
Le certificat médical délivré par le médecin gynécologue atteste de déchirures hyménales non récentes. Mais Déguène Diouf dément sa fille à la barre. Selon elle, c'est parce qu'elle déteste son beau-père qu'elle l'accuse de tels faits. «Que le tribunal en tire toutes les conséquences. Je n'ai pas suffisamment d'éléments pour requérir quoi que ce soit dans cette affaire pour laquelle nous n'avons que des déclarations d'une fille de 13 ans par-ci, et des déclarations de son beau-père par-là», a déclaré le procureur Baye Thiam.
Quant à Me Serigne Diongue, l'avocat de la défense, il est d'avis que le simple fait d'avoir rédigé une lettre de désistement par le père biologique de la fille, qui a porté l'affaire en justice, démontre l'innocence de son client. Pour l'avocat, rien dans le dossier ne peut démontrer une quelconque culpabilité de Pape Mor Diouf. Cette affaire connaîtra son épilogue jeudi prochain, date à laquelle sera prononcé le verdict.
Moustapha DIAKHATÉ