Le président de la République a depuis hier autorisation de ratifier l’accord de coopération inter-états portant sur le développement et l’exploitation des réservoirs du champ Grand Tortue/Ahmeyim, qu’il avait signé avec le Président Abdel Aziz de la Mauritanie. Le projet de loi qui a été soumis au Parlement et relatif à cet accord a été adopté par la majorité. Mais que de problèmes avant son adoption, entre Moustapha Niasse et Ousmane Sonko.
La gestion de nos ressources pétrolières et gazières n'a pas fini de diviser pouvoir et opposition. Hier, pour les besoins de l'examen du projet relatif à la ratification de l’accord entre le Sénégal et la Mauritanie, soumis aux députés, la tension était très vive. Du fait d'une interprétation du règlement intérieur entre le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse et le député Ousmane Sonko, l'Assemblée nationale a été bloquée pendant plus d’une heure. Tout est parti de la lecture du rapport. Moustapha Niasse, après les observations, dira avoir reçu les noms de plusieurs députés qui voudraient poser une question préalable. Parmi ces derniers, il y a Abdou Mbacké, son frère Serigne Cheikh, Cheikh Bamba Dièye, Marie Sow Ndiaye, Déthié Fall.
Mais avant qu'il n’ait le temps de finir, Sonko entre en action pour lui faire comprendre qu’il n’acceptera pas que le règlement soit utilisé comme le veut le président Niasse. C'est une question préjudicielle et qu’il devait prendre la parole en premier. Niasse de dire non, que le règlement intérieur de l'Assemblée est très clair. «Il n’y a pas de question préjudicielle à l’article 74 du règlement intérieur. Donc, cette demande est irrecevable», dira Niasse. Mais Sonko va continuer à rouspecter. Et comme il continuait à faire du bruit avec l’aide de ses autres collègues de l’opposition, Niasse de hausser à son tour le ton : «je vous invite tous, majorité comme opposition, au calme. Ça ne servira à rien, vous le savez. Honorables députés vous savez qu’il ne servira à rien de perturber quoi que ce soit ici. Il n’y a pas de question préjudicielle dans le règlement intérieur et c’est noté dans le procès-verbal. Pour la suite, je veux vous rassurer, lorsque la discussion générale sera ouverte sur le projet, tout député qui demandera la parole l’aura. Cela dit, il y a deux demandes de questions préalables, l’une est formulée…». Niasse ne terminera pas que Sonko, aidés de ses camarades, se lève aussitôt pour poser sa question.
Comme piqué par on ne sait quelle mouche, le président de l’Assemblée nationale se met à son tour dans tous ses états : «Vous ne la poserez pas. Non, vous ne poserez pas de question, parce que vous ne présidez pas cette séance…. Allez-vous asseoir, allez-vous asseoir. Je le redis de la manière la plus ferme, la plus claire», intime-t-il à Sonko. Mais ce dernier, comme s’il était possédé, est resté sur sa position.
Des insultes et des attaques, Niasse boude et quitte la salle
Malgré les insultes des femmes, les tentatives d’Abdou Mbow, ses camardes de l’opposition de lui faire entendre raison, Ousmane Sonko refusera de quitter le pupitre où il se tenait juste devant Moustapha Niasse. Ce dernier boude en sortant de la salle, laissant les ministres Sidiki Kaba et Matar Bâ assister à la foire aux invectives entre députés de l’opposition et de la majorité. L’Assemblée nationale va se muer en un grand désordre. Ça parle dans tous les sens. Avant que Sonko ne consente à lâcher du lest.
Madou MBODJ