« Il est peu d’hommes qui, comme Olivier Picard, sont capables de s’aventurer dans des projets complexes et dans des marchés difficiles. C'est une personnalité exceptionnelle. »
Pierre Barnabé, directeur des activités Big Data & Cybersécurité, Atos
Alcatel
Un profil atypique dans le monde des affaires ? Sans doute. Son parcours est pourtant largement classique. Élève brillant, il suit une formation d’excellence : Sciences Po, puis l’ENA. « Je me suis vite rendu compte que je n'étais pas fait pour le secteur public, explique-t-il, soulignant son intérêt pour l’aventure et les challenges. Je ne supportais pas l’idée d’avoir une carrière toute tracée. » Un an plus tard, après un rapide passage dans la fonction publique, il choisit d’intégrer le privé. Chez Thomson CSF, d’abord. Chargé de déployer de grands projets à l’export pour l’installation de satellites, principalement en Arabie saoudite, il découvre l’art de la négociation au niveau international. Il est ensuite repéré par la société Alcatel, qu’il rejoint en 1997. Pendant neuf ans, il y occupera plusieurs postes à haute responsabilité – directeur du compte SFR, président de la région Sud-Est asiatique – jusqu'à devenir président du groupe pour l’Amérique latine, la France, le sud de l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Inde. Avec toujours une ambition : développer le business dans le secteur des télécommunications.
Recommencer à zéro
Du financement à la livraison de l’infrastructure
Après le Kenya et l’Indonésie, la société est sollicitée par l’État sénégalais pour mettre sur pied quatre hôpitaux. D’autres projets d’envergure suivront dans la foulée en Afrique mais aussi en Asie du Sud-Est. Réseaux de télécoms, tribunaux, infrastructures de gestion de l’eau, data centers… Ellipse Projects multiplie les chantiers. « Nous ne nous limitons pas à la construction des murs, développe Olivier Picard. Notre mission va de la stratégie de financement jusqu’à la livraison de l’infrastructure avec l’intégralité du matériel nécessaire à son bon fonctionnement. » Chaque projet dure trois à quatre ans et requiert le soutien d’un grand nombre de prestataires locaux. Une organisation titanesque qui suppose l’ouverture d’une filiale dans chaque pays où la société intervient. Une approche vertueuse qui suscite la confiance des gouvernements. « Les États se sont rendu compte que nous faisions les choses correctement et, surtout, que nous tenions les délais », précise Olivier Picard qui prend également en charge la partie financière en négociant avec les banques, principalement européennes. « Nous leur expliquons en détail les projets, mais aussi les enjeux nationaux, poursuit-il. C’est notre valeur ajoutée face aux grands groupes. Notre connaissance du terrain nous permet de convaincre et de rassurer les investisseurs étrangers. »
« Il a un flair extraordinaire. Il est très créatif, ce qui lui permet de trouver des solutions et de surmonter n’importe quel obstacle »
Pierre Barnabé, directeur des activités Big Data & Cybersécurité, Atos
Un flair extraordinaire
« Il est très différent de la plupart des Français qui travaillent en Afrique. Il ne cherche ni à imposer son style ni à donner des leçons. Il est gentleman, courtois et attentif aux conventions sociales locales »
Madiambal Diagne, président,
Union internationale de la presse francophone
« Les commerçants sont de grands optimistes »
Ellipse Projects soutient, via son fonds de dotation – dirigé par la fille d’Olivier Picard, qui est également directrice marketing de l’entreprise –, les artistes africains et indonésiens. Ces derniers seront mis à l’honneur dans le cadre d’expositions organisées à Paris.