24h après sa condamnation, Ousmane Sonko a fait une sortie. Le leader des patriotes n’a pas varié d’un iota sur son discours va-t’en guerre contre le régime de Macky Sall, tout en minimisant la décision de justice rendue avant-hier et qui menace son éligibilité. Pour lui, une chose est sûre, il n’y a que Dieu qui peut l’empêcher d’être candidat. Ainsi, il a appelé à la résistance et à faire face à Macky Sall. Et ce, dès le 12 mai avec la manifestation de F24.
Ousmane Sonko reste droit dans ses bottes. Le leader des patriotes est plus que jamais convaincu qu’il sera candidat. «Ils disent que je ne serai pas candidat, on verra. Je suis plus que jamais candidat ; seul Dieu peut m’empêcher de l’être», dit-il d’emblée. Et d’ajouter : «la décision de justice ne m’émeut guère et cela ne nous fait pas peur, car nous sommes du côté de la vérité». Pour lui, «ce qui s’est passé avant-hier c’est des personnes qui, sous le nom de la justice, font tout ce que Macky leur demande. Macky Sall sait que si on allait à l’élection Ousmane Sonko va passer devant lui, raison pour laquelle il a tout manigancé. Je vous avais dit que le premier problème au Sénégal, c’est la justice, mais on ne parle pas de tous les magistrats. Je vous demande d’ajouter à votre liste de magistrats qui sont au service de Macky Sall les trois qui géraient le procès avant-hier». Et d’avertir : «tous ceux qui se mettent à nous combattre avec injustice, nous allons les combattre et ils payeront. Les magistrats ne sont que des êtres humains, mais ils se prennent pour des surhommes et quand je les critique, ils pensent qu’ils doivent me combattre.».
«Ce ne sera pas des manifestations de deux ou trois jours…»
Le leader des patriotes confie aussi que l’histoire est en train de se répéter. «Tout ce qui s’est passé en 2021 est en train de se répéter. Pis, en 2021, c’est un seul dossier, mais aujourd’hui c’est trois dossiers. En 2021, j’avais appelé à la résistance, mais cette fois-ci j’appelle à la résistance et à faire face à Macky Sall», soutient-il. Et de poursuivre : «que Macky Sall sache que ce ne sera pas un combat de deux ou trois jours mais cette fois-ci, cela va durer du mois de mai 2023 au mois de février 2024. Quel que soit ce que le combat demandera, nous le ferons. Je ne changerai rien de mon discours». Corsant son speech, Sonko menace ouvertement une nouvelle fois Macky Sall. «Si c’est pour rendre ingouvernable ce pays, nous avons les moyens et nous pouvons le faire».
Ousmane Sonko est aussi revenu sur l’appel au dialogue du président de la République. «Comment on peut appeler au dialogue alors qu’il a un couteau entre les dents et qu’il est prêt à égorger ses adversaires ? C’est pourquoi j’ai dit que le contexte ne s’y prête pas», affirme-t-il.
Par ailleurs Ousmane Sonko a tenu à remobiliser ses troupes vers l’essentiel. « Restez debout car notre adversaire est plus que jamais fatigué, mais il mène une bataille psychologique. Donc c’est le mental qui va nous donner la victoire. Rien ne m’ébranle et soyez comme moi soyez forts. Il ne reste plus que 9 mois pour accéder à nos objectifs», dit-il.
«Aux militants de Pastef : respectez tous les leaders le 12 mai»
Pour finir, il lance un appel à toute la population du Sénégal pour un rassemblement massif le 12 mai. «Que tout le monde sorte, même ceux qui sont dans les régions limitrophes doivent regagner Dakar pour une manifestation qui restera dans les mémoires du monde entier», dit-il. Aux militants de Pastef, il demandera de respecter les autres leaders qui seront présents à la manifestation vendredi prochain. «On peut avoir nos divergences ou nos problèmes, mais il ne faut pas oublier que Macky Sall est notre seul adversaire. Soyons solidaires pour faire face à Macky Sall, car l’histoire du Sénégal a toujours montré qu’à chaque fois qu’il y a eu alternance, c’est que toutes les forces vives de la nation se sont regroupées autour de l’essentiel», conclut Ousmane Sonko.
Samba THIAM