
C’est la grogne dans les rangs de la coordination du Mouvement des arabophones du Sénégal (Mas). Le professeur Souleymane Gadiaga et ses camarades ont fait face, samedi, à la presse pour dénoncer les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Notamment, l’ostracisme et le manque de considération.
Le chef de l’Etat Macky Sall est interpellé. Les arabophones du Sénégal broient du noir. Et lui rappellent les différents points de leur plateforme. Car il avait donné des directives aux ministres concernés au cours d’un conseil des ministres, dans le sens de la satisfaction de leurs doléances.Un an après les instructions présidentielles, Gadiaga et ses collègues attendent toujours la satisfaction de leurs doléances. Qui s’articulent autour de : organiser des assises nationales pour diagnostiquer et solutionner les problèmes liés à l’enseignement arabo-islamique de la base au sommet ; construction d’une université islamique publique dotée de filières scientifiques, histoire de mettre fin aux nombreuses difficultés pour orienter chaque année les nouveaux bacheliers, désengorger le département arabe de l’Ucad ; créer des centres régionaux pour faciliter aux arabisants l’accès aux écoles nationales et aux institutions de l’enseignement universitaire ; ouvrir des bureaux chargés des affaires arabes au ministère de l’Enseignement supérieur, du ministère de la Formation professionnelle ; rouvrir le concours direct et professionnel d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena) pour les arabisants ; organiser des concours d’entrée au Cesti, à l’Ecole nationale des arts, Entss et Cfj.
Ils réclament aussi la formalisation du corps des Cadis, chargés des affaires musulmanes dans les cours et tribunaux par l’octroi d’un statut personnel et l’accès au concours d’entrée au Cfj et celui aux Instituts supérieurs de l’enseignement professionnel (Isep) ; la nomination de représentants pour les arabisants dans les institutions de formation, d’encadrement et de financement suivantes ; Der, Onfp, 3fpt, Pse-J, Fongip et Anpej et la création d’une agence ou un programme pour conscientiser, former et financer les projets des arabisants en coopération entre le gouvernement du Sénégal et la Banque islamique de développement et les pays arabes.
La menace à peine voilée contre Macky
Ils ont évoqué la question du renforcement de la section Arabe du ministère de la Communication ; la création d’une délégation à la langue arabe au ministre de la Culture et la nomination d’un traducteur au ministère des Affaires étrangères. Ils ont dénoncé la volonté de l’Etat de les maintenir dans le misérabilisme et demandent au président de rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard. Ils demandent également aux ambassades des pays arabes accrédités à Dakar de les soutenir dans les relations de coopération, la reconnaissance et l’accréditation du Mas par leurs Etats respectifs.
Vieux Père NDIAYE