Ça commence à faire beaucoup ! Hier encore, une voiture militaire a sauté sur une mine en Casamance. Et cette fois, le souffle de l’engin a fait 2 morts et deux blessés graves. Un type d’accident qui s’est répété ces derniers jours, dans une zone où beaucoup de localités sont infestées de mines anti-personnel, conséquences des années d’affrontement entre l’armée nationale et les combattant du Mfdc.
Lundi noir chez les militaires ! Un véhicule de l’armée a sauté hier sur une mine, faisant deux morts et deux blessés graves. Ces derniers, tout comme les dépouilles, ont été acheminés à l’hôpital régional de Ziguinchor. Selon la Dirpa, le drame a eu lieu entre Diagon et Mbissine, à 14h17mn. L’accident est intervenu alors que les militaires sont depuis des semaines en mission dans la localité, pour sécuriser le retour des populations qui avaient fui leurs villages du fait de l’insécurité, mais aussi pour lutter contre le trafic de bois qui est en train de dépeupler la foret casamançaise.
Macky s’incline devant la mémoire des disparus….
Suite à ce drame, le chef de l’Etat a réagi à travers les réseaux sociaux. «Je m’incline devant la mémoire de deux de nos Jambaars tombés sur le champ d’honneur, en Casamance. Au nom de la Nation, j’adresse mes condoléances à leurs familles et aux forces armées. Prompt rétablissement aux blessés», a posté Macky Sall sur sa page Facebook.
Trois accidents en moins de 10 jours, dans une zone où il reste beaucoup de localités à déminer
Cet accident vient après deux autres. Le 7 juin dernier, dans la même zone (village de Mbissine alboni), un soldat avait sauté sur une mine, se blessant grièvement. Samedi dernier, à Bignona, un autre véhicule militaire a été soufflé par un de ces engins de mort, faisant 8 blessés. Mais, malgré les victimes et les blessés enregistrés, la Dirpa souligne que «les opérations se poursuivent, conformément aux objectifs planifiés». Et ce sera aux risques et périls des soldats. En effet, la zone est infestée de mines antipersonnel, enfouies depuis les années de braise du combat entre les séparatistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) et l’armée nationale. Jusque vers la fin des années 90, les deux camps utilisaient des mines antipersonnel dans leurs stratégie de combat. Avec l’accalmie des dernières années, un programme de déminage a été entrepris depuis des années, mais il reste encore beaucoup de localités non encore déminées, environ un tiers de la zone concernée et plus de 100 villages.
Selon les chiffres de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (Anrac) du mois d’août 2019, il restait au total 1,2 million de mètres carrés à déminer, dans 144 localités. La situation sécuritaire souvent instable et le manque de financement ont souvent conduit à l’arrêt des travaux de déminage.
Mbaye THIANDOUM