C’est dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur, avec ampliations à la Cena, à la Cedeao et à l’Union Européenne, que l’opposition sénégalaise, réunie au sein du Front démocratique et social de résistance nationale (Frn), a tenu à dénoncer la conduite du ministère chargé de l’organisation des élections. Démontant les arguments du ministre, Oumar Sarr et ses camarades, qui continuent de demander l’accès au fichier électoral, invite Aly Ngouille Ndiaye au respect dela loi.
On n’en a pas fini avec la polémique autour du fichier électoral, à moins de trois mois de la présidentielle. Une situation qui n’arrange en rien le climat de tension dans lequel baigne le processus électoral depuis déjà quelques années. Ainsi, suite à la rencontre du 22 novembre 2018, au niveau de la Daf, pour le contrôle et l’examen du fichier électoral par les partis membres du Frn, l’opposition a saisi le ministre de l’Intérieur, via une lettre ouverte signée par Oumar Sarr, président de la Commission électorale du Front et dans laquelle elle indique que ses plénipotentiaires n’étaient pas mis dans les conditions propices pour faire le travail pour lequel ils ont été dépêchés. Une situation dénoncée par le Front qui a marqué son inquiétude, tout en démontant les arguments avancés par le ministre, dans sa lettre.
Revenant sur cette rencontre, le Frn note qu’à sa grande surprise, seul un écran de saisie standard pour des recherches d’électeurs, sur la base de critères figés, a été proposé à ses plénipotentiaires comme moyen d’accès au fichier électoral. «Or, nous avions mandaté nos experts pour une autre mission, celle que confère la loi aux partis politiques, c’est à dire ‘’contrôler la tenue du fichier général des électeurs’’. Nous pensions que vous nous mettriez dans des conditions au moins équivalentes à celles des experts que vous aviez sélectionnés pour l’audit que vous aviez préparé et qui avait été financé, à votre demande, par l’Union Européenne», lit-on sur la missive.
Le Front, rapporte la lettre, voulait en particulier se rendre compte lui-même de la fiabilité du fichier, sur la base de requêtes et de combinaisons de requêtes qu’il aurait librement confectionnées, et vérifier que le fichier n’était pas perméable à la fraude électorale. «Telle a été, depuis toujours, notre compréhension de l’article L48 de la loi électorale. Les partis ont pu bénéficier du libre accès au fichier avant l’année 2000, entre les années 2000 et 2012, et les fonctionnaires actuels de la Daf peuvent l’attester», assure-t-il.
Sidy Djimby NDAO