C’est à croire que le sort s’acharne sur Lamine Diack ! Déjà sous le coup d’une inculpation et interdit de quitter la France depuis des années, l’ancien patron de l’athlétisme mondial a été de nouveau mis en examen en juin dernier pour abus de confiance. Une révélation faite par l’Afp, qui souligne aussi les soupçons visant Papa Massata Diack, qui serait favorisé par son père dans les négociations pour la vente des droits télé et avec les sponsors, et qui se serait approprié des recettes venant de plusieurs sponsors.
Ça se corse pour notre compatriote Lamine Diack. L’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (1991-2015) a été une nouvelle fois mis en examen, le 26 juin dernier, par la justice française, qui le poursuit cette-fois pour «abus de confiance» au préjudice de l’Iaaf. Selon une source qui a parlé sous anonymat à l’Afp, il est reproché à l’ancien patron de l’athlétisme mondial d’avoir favorisé son fils Papa Massata Diack dans les négociations avec les sponsors sur les droits télé. D’après le compte-rendu de l’interrogatoire de Lamine Diack dont l’Afp a eu vent, son fils Massata, (Agent marketing de l’Iaaf entre 2008 et 2015), se serait approprié des recettes de la Fédération internationale versées par des sponsors dont : la VTB (banque d’État russe), Sinopec (Chine), CCTV (télé chinoise), Samsung, Abu Dhabi Coopération…
C’est l’Iaaf elle-même qui, en juillet 2017, avait mis la puce à l’oreille des enquêteurs, en saisissant la justice à propos de conditions douteuses de signature de contrats de sponsoring et de droits télé, avec la société de publicité japonaise Dentsu, durant la période où Papa Massata Diack a été l’agent marketing de l’Iaaf.
Lamine Diack a été mis en examen une première fois et placé sous contrôle judiciaire en novembre 2015. Cela, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire de dopage et de corruption impliquant des athlètes et officiels russes. Une affaire dans laquelle son fils Massata Diack a été également cité. D’ailleurs, il a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international de la France. Mais l’Etat du Sénégal a refusé de l’envoyer en France.
En outre, l’ancien président de l’Iaaf et son fils, son ex-conseiller marketing, font l’objet de soupçons dans une autre affaire entre le Brésil et la France, concernant l’attribution des Jeux olympiques de Rio 2016. C’est dire qu’à 85 ans, l’ancien homme fort de l’athlétisme mondial a encore des courses à gagner contre la justice française, qui l’empêche depuis trois ans de quitter son territoire.
Mbaye THIANDOUM