
Au quatrième trimestre de 2024, le déficit commercial du Sénégal s'est dégradé de 14,4 milliards, s’établissant à 544,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Cette détérioration résulte d’une hausse des importations de biens (+231,6 milliards) plus soutenue que celle des exportations (+189,4 milliards). Le taux de couverture des importations par les exportations s’est établi à 69,0%, soit une progression de 3,1 points de pourcentage par rapport au troisième trimestre de 2024.
Durant le trimestre sous-revue, les exportations de biens du Sénégal ont progressé de 18,5 % (+189,4 milliards), en variation trimestrielle, pour se situer à 1 212,8 milliards. Cette hausse est attribuable, principalement, à l’accroissement des ventes à l’étranger de produits pétroliers (+137,5 milliards), de produits halieutiques (+16,7 milliards) et d'or brut (+14,2 milliards). L’augmentation des exportations de produits pétroliers s’explique par la forte augmentation des quantités vendues (+112,5%), en relation avec le démarrage de l’exploitation des hydrocarbures. Quant aux produits halieutiques, leur progression résulte de l’augmentation simultanée des quantités expédiés (+1,7%) et du prix implicite (+9,4%). Pour ce qui est de l’or brut, l’accroissement des exportations est imputable, essentiellement, à une progression des prix implicites (+9,4%). Toutefois, la tendance haussière des exportations a été légèrement amoindrie par la baisse des expéditions d’engrais minéraux et chimiques (-0,8 milliard). Cette contraction est attribuable à la réduction des quantités exportées (-42,4 %), couplée d’une moindre mesure à une hausse des prix implicites (+26,6 %).
Les exportations de biens ont augmenté de 490,1 milliards en 2024
En glissement annuel, les exportations de biens ont progressé de 67,8% (+490,1 milliards) pour se situer à 1212,8 milliards. Cette dynamique est soutenue, principalement, par la hausse des ventes à l’étranger de produits pétroliers (+263,7 milliards) et d’or brut (+41,5 milliards). L’augmentation des exportations de produits pétroliers résulte d’une forte hausse des quantités vendues qui ont presque triplé tandis que la progression des expéditions d’or brut s’explique, essentiellement, par une hausse des prix implicites (+34,5%). Toutefois, ce dynamisme des exportations de biens a été, partiellement, atténué par une baisse des expéditions de ciment hydraulique (-6,0 milliards), attribuable à une diminution simultanée des quantités (-13,5%) et des prix implicites (-8,7 %).
Augmentation des ventes de produits pétroliers +351,9 milliards, d'or brut +58,1 milliards
En cumul, les exportations de biens ont cru de 20,5% (+663,7 milliards), en liaison essentiellement à l’augmentation des ventes de produits pétroliers (+351,9 milliards), d'or brut (+58,1 milliards), de zircon (+16,0 milliards) et de titane (+13,0 milliards). La hausse observée sur les expéditions de produits pétroliers, de zircon et de titane s’explique essentiellement par la hausse significative des quantités exportées, respectivement, de 82,0%, 32,3% et 41,6 %, associée à une baisse des prix implicites. Concernant la progression des exportations d’or brut, elle découle de la hausse des prix (+9,4%) associé à un léger recul des quantités (-0,5%). Cependant, cet élan des exportations a été modéré par la baisse des ventes d’engrais minéraux et chimiques (-9,0 milliards) et de produits halieutiques (-4,8 milliards). La contraction des exportations d’engrais minéraux et chimiques est attribuable à une forte baisse des volumes (48,1 %), avec des prix implicites ayant progressé de 46,9 %. De même, le repli des exportations de produits halieutiques s’explique par une diminution des quantités (-2,3 %), tandis que les prix implicites ont légèrement augmenté (+1,1 %).
Baisse de -92,8 milliards des exportations au niveau de l’Uemoa
Au niveau de l’Uemoa, au quatrième trimestre de 2024, comparé au troisième trimestre, les exportations du Sénégal se sont repliées de 27,1% (-92,8 milliards) pour se situer à 250,2 milliards. Elles représentent 20,6% de la valeur totale des exportations de biens contre 33,5%, comparé au trimestre précédent. Le Mali demeure le premier client du Sénégal avec une part estimée à 75,3%, contre 82,1% au trimestre précédent. Les produits pétroliers sont les principales denrées exportées vers ce pays partenaire et sont évalués à 57,8% contre 72,6% au trimestre précédent.
Les importations de biens au 4e trimestre évaluées à 1996,9 milliards
Durant le quatrième trimestre 2024, les importations de biens ont progressé de 13,1% de 13,1% (+231,6 milliards), par rapport au trimestre précédent, pour se hisser à 1 996,9 milliards. Cette progression des importations de biens est due, principalement, à l'augmentation des achats de « véhicules matériels de transport et pièces détachées automobiles » (+217,5 milliards), de « fruits et légumes comestibles » (+13,6 milliards), de riz (+6,4 milliards) et de « machine, appareils et moteurs » (+3,6 milliards). Concernant la hausse des achats de « véhicules, matériels de transports et pièces détachées automobiles », elle est liée à l’augmentation simultanée des quantités (+122,7 %) et des prix implicites (+26,3%). La hausse des achats de « fruits et légumes comestibles » et de riz est liée, essentiellement, à l’augmentation des quantités achetées, respectivement, de 95,2% et 9,8%. En revanche, la croissance des importations a été atténuée par la baisse des achats de produits pétroliers, en particulier des autres produits pétroliers, dont les importations ont reculé de 77 milliards de F Cfa. Cette contraction est due à une réduction des volumes (-11,8 %), combinée à un repli des prix implicites (-6,4 %).
Hausse de 18,1 milliards des importations de biens en glissement annuel
En glissement annuel, les importations de biens ont augmenté, légèrement, de 0,9% (+18,1 milliards), sous l’effet, principalement, de la hausse des achats de « véhicules, matériels de transports et pièces détachées automobiles » (+74,0 milliards), de riz (+28,2 milliards) et de « machines, appareils et moteurs » (+13,2 milliards). La progression des importations de « véhicules, matériels de transports et pièces détachées automobiles » et de riz est portée par l’augmentation des quantités importées (+68,4% et 63,4%, respectivement) et un recul des prix implicites (-24,0% et -10,6%, respectivement). En ce qui concerne les « machines, appareils et moteurs », la hausse des importations est attribuable à une augmentation des prix implicite (+6,9%) couplée à une légère baisse des volumes (-1,6%). Par ailleurs, cette orientation positive est atténuée par le recul des importations d’huiles brutes de pétrole (-43,8 milliards) et d’« autres produits pétroliers » (-22,6 milliards). Pour sa part, le repli des commandes d’huiles brutes de pétrole est consécutif à une diminution des quantités (-13,5%) ainsi que du prix implicite (-12,8%). Quant aux « autres produits pétroliers », leur contraction s’explique par une baisse du prix implicite (-19,9%), malgré la progression des quantités achetées (+17,6%).
7161,4 milliards, le cumul des importations de biens en 2024
En cumul, les importations de biens sont estimées à 7161,4 milliards, soit une légère diminution de 0,6% (-46,4 milliards) en variation annuelle. Ce recul est essentiellement attribuable à la diminution des achats d’huiles brutes de pétrole (-84,8 milliards), de « véhicules, matériels de transports et pièces détachées automobiles » (-56,5 milliards), de froment et méteil (-15,7 milliards) et de riz (-12,5 milliards). La baisse des importations de « véhicules, matériels de transports et pièces détachées automobiles » et de froment et méteil est liée à la baisse des prix implicites, respectivement de 24,8% et 9,1%. Quant à la diminution des importations de riz, elle résulte d’un repli des prix implicites (-2,1%) combiné à une baisse des volumes importés (-6,5%). Toutefois, cette baisse des importations a été amoindrie par la hausse des achats d’autres produits pétroliers (+174,6 milliards) et de « machines, appareils et moteurs » (+86,2 milliards).
Baisse des importations au niveau de l’Uemoa
Au sein de l’Uemoa, au quatrième trimestre de 2024 comparé au troisième trimestre de 2024, les importations de biens du Sénégal ont baissé de 13,5% (-2,5 milliards), s’établissant à 15,8 milliards. Elles constituent 0,8% de la valeur totale des importations de biens contre 1,0% au troisième trimestre de 2024. La Côte d’Ivoire reste le principal fournisseur du Sénégal au niveau de cette Union avec un poids de 88,0% contre 82,7% au trimestre précédent. Les principaux produits importés de ce pays partenaire sont : les « fruits et légumes comestibles » (16,9%), les produits des industries pharmaceutiques (12,2%), les « huiles et graisses animales et végétales » (10,9%) et les « matières plastiques et artificielles » (10,0%).
M. CISS