Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) entame aujourd’hui 48h de grève. Dans un communiqué au vitriol, Me Boune Ayé Diop et Cie accusent le ministre de la Justice non seulement de les snober depuis qu’ils sont en mouvement, mais aussi d’avoir défié le chef de l’Etat en passant outre toutes ses instructions et, pire, de tenter d’amener ce dernier et le gouvernement à remettre en cause les acquis des travailleurs. Dès ils annoncent la confrontation.
«Le ministre de la Justice, Monsieur Malick Sall, a adopté à l’encontre des travailleurs de la justice une attitude en total déphasage avec les instructions du président de la République». Le constat est du Sytjust, qui rappelle que le chef de l’Etat avait demandé au garde des Sceaux «de veiller à l’instauration d’un dialogue social permanent et à la stabilité, avec toutes les composantes et acteurs de la justice», lors du Conseil des ministres du mercredi 17 juin 2020. Mais hélas, regrettent Me Boune Ayé Diop et Cie, jusqu’à présent, Me Malick Sall «n’a pas mis en œuvre cette directive». Et cela, malgré le climat social délétère dans le secteur, avec une grève qui paralyse le service public de la justice depuis bientôt deux semaines. «Ce comportement constitue sans nul doute une défiance du ministre de la Justice contre l’autorité du président de la République», accusent les travailleurs de la justice. Qui sont d’autant plus outrés que leur autorité de tutelle, notent-ils, «n’en est pas à son coup d’essai». En effet, rappelant une autre directive de Macky Sall, qui en conseil des ministres (19 février 2020) avait instruit le garde des Sceaux, de concert avec son homologue des Finances et du Budget, de «procéder au règlement consensuel des revendications du syndicat des travailleurs de la justice», le Sytjust constate, pour s’en désoler, que «cette instruction du président de la République est restée sans effet parce que le ministre de la Justice refuse visiblement de jouer sa partition, malgré que le ministre des Finances ait pris toutes les dispositions techniques qui lui incombaient».
Ne décolérant pas, Me Boune Ayé Diop et ses camarades soutiennent que Me Sall a fait pire que passer outre les directives du chef de l’Etat. «Il a pris la responsabilité historique d’essayer de convaincre le président de la République et le gouvernement de remettre en question tous les acquis des travailleurs de la justice». Des acquis qui, précisent-ils, sont pourtant «actés soit par des décrets présidentiels ou par le protocole d’accord du 17 octobre 2018 dûment signé par l’Etat du Sénégal et le Syndicat des travailleurs de la justice». Convaincu que leur ministre de tutelle s’est inscrit dans la logique de «saboter la vie et la dignité des hommes et femmes qui assurent le bon fonctionnement du service public de la justice», le Sytjust, ne se voit désormais offrir qu’une seule option, celle de la confrontation. «Un combat qu’il compte mener avec une détermination plus grande que le dessein destructeur de Monsieur Malick Sall». Ce dernier, insiste le syndicat, «portera l’entière responsabilité des conséquences de la lutte sur la qualité du service public de la justice». Des conséquences sans doute négatives et regrettables, car le Sytjust a décidé de poursuivre la lutte, en décrétant 48 heures de grève renouvelables, aujourd’hui et demain.
Mbaye THIANDOUM
«Le ministre de la Justice, Monsieur Malick Sall, a adopté à l’encontre des travailleurs de la justice une attitude en total déphasage avec les instructions du président de la République». Le constat est du Sytjust, qui rappelle que le chef de l’Etat avait demandé au garde des Sceaux «de veiller à l’instauration d’un dialogue social permanent et à la stabilité, avec toutes les composantes et acteurs de la justice», lors du Conseil des ministres du mercredi 17 juin 2020. Mais hélas, regrettent Me Boune Ayé Diop et Cie, jusqu’à présent, Me Malick Sall «n’a pas mis en œuvre cette directive». Et cela, malgré le climat social délétère dans le secteur, avec une grève qui paralyse le service public de la justice depuis bientôt deux semaines. «Ce comportement constitue sans nul doute une défiance du ministre de la Justice contre l’autorité du président de la République», accusent les travailleurs de la justice. Qui sont d’autant plus outrés que leur autorité de tutelle, notent-ils, «n’en est pas à son coup d’essai». En effet, rappelant une autre directive de Macky Sall, qui en conseil des ministres (19 février 2020) avait instruit le garde des Sceaux, de concert avec son homologue des Finances et du Budget, de «procéder au règlement consensuel des revendications du syndicat des travailleurs de la justice», le Sytjust constate, pour s’en désoler, que «cette instruction du président de la République est restée sans effet parce que le ministre de la Justice refuse visiblement de jouer sa partition, malgré que le ministre des Finances ait pris toutes les dispositions techniques qui lui incombaient».
Ne décolérant pas, Me Boune Ayé Diop et ses camarades soutiennent que Me Sall a fait pire que passer outre les directives du chef de l’Etat. «Il a pris la responsabilité historique d’essayer de convaincre le président de la République et le gouvernement de remettre en question tous les acquis des travailleurs de la justice». Des acquis qui, précisent-ils, sont pourtant «actés soit par des décrets présidentiels ou par le protocole d’accord du 17 octobre 2018 dûment signé par l’Etat du Sénégal et le Syndicat des travailleurs de la justice». Convaincu que leur ministre de tutelle s’est inscrit dans la logique de «saboter la vie et la dignité des hommes et femmes qui assurent le bon fonctionnement du service public de la justice», le Sytjust, ne se voit désormais offrir qu’une seule option, celle de la confrontation. «Un combat qu’il compte mener avec une détermination plus grande que le dessein destructeur de Monsieur Malick Sall». Ce dernier, insiste le syndicat, «portera l’entière responsabilité des conséquences de la lutte sur la qualité du service public de la justice». Des conséquences sans doute négatives et regrettables, car le Sytjust a décidé de poursuivre la lutte, en décrétant 48 heures de grève renouvelables, aujourd’hui et demain.
Mbaye THIANDOUM