
Dans un communiqué publié à ce propos, le ministre de l'Intérieur a tenu à apporter des précisions sur la non-admission sur le territoire national de Juan Branco, avocat de Ousmane. Dakar reproche à l’avocat et activiste politique franco-espagnol «un post sur les réseaux sociaux où il traitait le président de la République de tyran et faisait également un appel à l'insurrection dans notre pays».
Venu de France pour défendre son client Ousmane Sonko, l’avocat franco-espagnol Juan Branco s’est vu opposer une non-admission sur le territoire national. Selon nos informations, dès son arrivée à Dakar, la robe noire a été embarquée dans un vol de la «Royal Air Maroc» direction Paris. Aussitôt, celui qui est qualifié par la presse française de jeune avocat surdiplômé a posté un tweet pour informer : «Juan arrêté à son arrivée à Dakar».
Une expulsion que la défense de Ousmane Sonko a vivement condamnée. Après la tombée du verdict condamnant le leader de Pastef-Les Patriote, Juan Branco a une nouvelle fois réagi sur les réseaux sociaux. « Faire arrêter un avocat par sept hommes en armes, le détenir, l’intimider puis le faire expulser, pour l’empêcher de défendre un homme. Quel hommage du vice à la vertu », dénonce-t-il.
Devant cette situation et au regard des nombreuses condamnations de l’expulsion de cet avocat radical qui voue une détestation à la Macronie, le ministère de l’Intérieur a tenu à expliquer les raisons pour lesquelles l’avocat n’a pas été admis sur le territoire sénégalais. «M. Branco avait publié, avant son arrivée à l'aéroport international Blaise Diagne de Dakar, un post sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter en date du 28 mars 2023) où il traitait Son Excellence Monsieur le Président de la République Macky Sall de tyran et faisait également un appel à l'insurrection dans notre pays», écrit Antoine Félix Abdoulaye Diome. Qui poursuit : «devant ce comportement inacceptable de la part d'un citoyen étranger, il s'est vu refuser l'entrée dans le territoire national».
Toutefois, ajoute le document, «Monsieur le Ministre tient à rappeler l'attachement de l'État du Sénégal aux valeurs d'hospitalité et de Teranga qui ont toujours caractérisé notre pays, à condition qu'elles soient sous-tendues par le respect dû à nos institutions et nos valeurs démocratiques».
La déclaration qui est reprochée à l’avocat né en Espagne est en fait un post de 41 mots, publié sur ses réseaux sociaux le 28 mars dernier et qui a été partagé plus de 2000 fois sur Facebook et Twitter. «L'audience du 30 mars engage le devenir du Sénégal, sa transformation en désert démocratique et l'avènement ou non du tyran Macky Sall… Quatorze martyrs regarderont par-delà les épaules des juges, vers ceux qui les ordonneront. Devant eux, le peuple. Par millions», a-t-il posté.
Mais à la sortie du communiqué du ministre de l’Intérieur, il est revenu à la charge. Partageant une copie du document signé par Antoine Diome, Branco ironise : «Rien que cela. N'oubliez pas de dire Son Excellence la prochaine fois».
Sidy Djimby NDAO