Entre Prince Art et Sodav, Ngoné Ndour a du pain sur la planche ! Récemment reconduite à la tête de la Sodav, après une assemblée générale, Ngoné Ndour compte mettre les bouchées doubles pour parvenir à ses fins. Dans l’entretien qu’elle nous accordé, Ngoné Ndour, consciente des enjeux qui pèsent sur cette nouvelle société, attend toujours le budget d’un milliard voté à l’Assemblée nationale et le paiement de la dette du Fesman et de la Rts, qui se chiffre à 400 millions, pour mener à bien la mission qui lui est assignée.
Bilan de la Sodav
«Je tire un bilan assez positif, parce qu’on a eu à faire beaucoup d’efforts. On a amélioré beaucoup de choses du point de vue de l’organisation, des perceptions et nous les avons augmentées considérablement. Nous avons pris un commissaire aux comptes, ce qui n’a jamais existé. Nous avons fait la révision des comptes de l’ex-Bsda sur une période de 10 ans, en plus de faire le bilan du premier exercice de 15 mois de la Sodav. Tous ces comptes ont été certifiés par un commissaire aux comptes, malgré des réserves qui sont indépendantes de notre gestion. Ce sont des endettements que nous avons trouvés là-bas, dus par les radiodiffuseurs et certains utilisateurs. Nous, en tout cas, nous tirons un bilan positif. D’ailleurs, c’est ce qui nous a valu une reconduction de trois ans. On est fier de nos résultats, mais il reste beaucoup de choses à faire».
Plainte de Mounirou Sy, remous au sein du Conseil d’administration
«C’est devenu une vieille histoire, parce que le fait de tenir une assemblée générale ordinaire et de l’associer à une assemblée générale extraordinaire nous a permis de recadrer beaucoup de choses et modifier nos statuts. Pour moi, il n’y avait pas de remous, mais plutôt une incompréhension avec certaines personnes. Quand on travaille dans certains secteurs, il faut s’acclimater avec les textes qui régissent ce secteur».
Les chantiers de la Sodav
«Le premier chantier, c’est de récupérer l’enveloppe d’un milliard que le président de la République a mise à la disposition de la Sodav et qui a été votée à l’Assemblée nationale. C’est en bonne voie. Il y a aussi les 400 millions de paiement de la dette du Fesman et de la Rts. C’est le premier chantier, parce que c’est à partir de là qu’on peut vraiment démarrer. Les perspectives qui s’offrent à nous ne peuvent pas se faire sans moyens. Il nous faut des ressources pour construire le nouveau siège et acquérir un bon logiciel pour gérer les perceptions, les répartitions et pratiquement toute la gestion financière, afin de redynamiser les prospections et faire installer des agences dans les régions et installer une mutuelle de santé qui va venir renforcer la mutuelle de l’Etat. Il y a plein de choses qu’on doit faire mais on ne pourra le faire sans des moyens».
Différence entre la Sodav et le Bsda
«La différence, c’est que le Bsda est une société mise en place par l’Etat du Sénégal du temps de Senghor. Donc, c’est une société publique à caractère professionnel. La Sodav, elle, est une société privée qui appartient aux ayants droit. Le Bsda ne s’occupait que de droits d’auteurs, alors que la Sodav s’occupe de droits d’auteurs et des droits voisins, qui donnent la possibilité aux producteurs, aux artistes et éditeurs de pouvoir percevoir. C’est très difficile, parce que mon travail au niveau de Prince Art est hyper chargé, de même qu’au niveau de la Sodav, qui est une société nouvelle. Nous sommes en pleine réorganisation et ça nous prend beaucoup de temps. Je l’avoue, actuellement, je travaille beaucoup plus sur la Sodav que sur Prince Art. On s’en sort et comme je suis passionnée, c’est un challenge pour moi».
Now united et Mame Diarra
«Quand vous mettez en place un projet, vous vous fixez des objectifs. Quand j’ai mis en place Sen Petit Galé, on ne s’attendait pas à tout ça. Il manquait terriblement dans notre pays des programmes culturels pour enfants. Nous avons vu des modèles dans d’autres pays et nous avons entamé le projet. Au fil des ans, on s’est rendu compte que c’est possible. Donc «Now united» est un début de résultat, parce que c’est la première fois au Sénégal qu’on puisse prendre un projet aussi gros que ça et mettre un jeune très brillant à l’école, à savoir Mame Diarra, qui a obtenu son Bfem avec mention Très bien à l’école Jeanne d’Arc. Ce qui est magnifique dans Sen Petit Galé, c’est que c’est un projet éducatif. Cette édition sera un peu colorée ; on va parler de l’histoire de nos héros et plein de choses. «Now united» vient cristalliser les efforts que nous avons fournis dans Sen Petit Galé, parce que Mame Diarra qui avait gagné Sen Petit Galé All Stars, il y a deux ans, fait partie de ces jeunes. Ce qui prouve que nous sommes en train de faire un bon travail, parce que quand un homme comme Simon Fuller, célèbre producteur et fondateur des Spice Girls, vient au Sénégal, c’est une très bonne nouvelle. Des milliers de jeunes se sont inscrits pour une audition et le fait de sélectionner Mame Diarra, c’est une fierté. Mame Diarra a signé un contrat de trois ans avec Simon. C’est une jeune fille pétrie de talent. Elle est passionnée par la chanson».
Prince Art Pape Diouf
«Ce qui reste avec Pape Diouf, c’est le côté international et ça va démarrer cette année avec le festival de New York qu’il va faire avec la collaboration de Birane Sarr de New Africa Production à New York. Pape Diouf, c’est un artiste qui n’a pas brûlé les étapes. Il a ramé pour en arriver là. Il s’est beaucoup amélioré vocalement et dans bien d’autres domaines qu’il fait mieux qu’avant. Il a mûri et est devenu quelqu’un de responsable».
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