Le décès du directeur de l’école élémentaire de Touba Toul des suites de la pandémie à coronavirus inquiète le monde enseignant. Abdou Faty Sg du Sels/A tire la sonnette d’alarme car le défunt a contaminé deux enseignants, en plus de l’apparition de la souche britannique, plus contagieuse et plus mortelle. Aussi, joint par téléphone, le syndicaliste estime que la meilleure stratégie possible pour maîtriser ce variant, c’est de prolonger d’une semaine les fêtes données à l’école.
«L’Etat devait mettre à profit ces vacances et les prolonger de 15 jours pour qu’on puisse prendre très rapidement toutes les dispositions nécessaires», propose Abdou Faty.
Pour preuve, le secrétaire général du Sels/A évoque le variant britannique : «parce qu’il y a la virulence de cette nouvelle variante. Il faut redynamiser les comités de veille dans les écoles et mettre tous les dispositifs, à savoir les lave-mains, les thermo flash, mais travailler à s’assurer également qu’il y a de l’eau pour permettre aux chefs d’établissement de s’organiser en faisant des groupes ; parce que dans cette lutte contre la pandémie du Covid-19, la distanciation sociale est fondamentale avec les classes pléthoriques».
En réponse à ses collègues et aux autres acteurs de l’éducation qui défendent la poursuite des cours malgré la présence du nouveau variant, Abdou Faty les invite à savoir raison garder «Il faut que les gens soient conséquents et voient la réalité en face. Nous ne voulons pas que les enfants restent à la maison mais à l’impossible nul n’est tenu. Le virus continue à évoluer avec ce nouveau variant. Nous avons 4 millions d’élèves qui font des va-et-vient entre l’école et les maisons et malheureusement, les mesures de distanciation sociale ne sont pas respectées», argue le syndicaliste.
Abdou Faty de proposer que les élèves soient séparés en groupes pour des cours alternatifs, mais également organiser des doubles flux. «Le virus a muté et on commence à décompter des morts dans nos rangs. Il faut que tous les enseignants qui ont des maladies chroniques restent à la maison». Le syndicaliste croit dur comme fer que la seule stratégie, c’est de prolonger les fêtes ou même d’arrêter les cours et mettre fin à l’année scolaire.
Par ailleurs, Abdou Faty regrette le retard accusé dans les négociations avec le monde syndical. «Il y a deux semaines, le président de la République a donné des instructions pour la reprise des négociations et nous on avait dit que ça sera sans effet, parce que ses ministres, ça entre par l’oreille droite et ça sort par l’oreille gauche. Aujourd’hui l’histoire nous a donné raison. Jusqu’à présent, le ministre des Finances n’a pas encore appelé, le ministre de la Fonction publique non plus ainsi que le ministre de l’Education. Nous tenons à le dénoncer. Il ne faudrait pas que le président de la République au sortir du Conseil des ministres donne des instructions et que ça ne soit pas suivi d’effet», fustige Abdou Faty. Aussi, prévient-il : «en ce moment, nous sommes dans une phase d’alerte. Nous n’excluons pas d’arrêter les cours dans le cadre du G7 pour que les instructions du président de la République soient suivies d’effet».
Baye Modou SARR