
«(...) Notre client Ousmane Sonko n’a pas reçu de convocation, ni de citation. La loi dit que s’il reçoit une convocation ou une citation, il doit venir la veille se présenter devant le greffier pour dire ‘’je suis là et je serai présent à l’audience demain’’. Aujourd’hui, on considère que le dossier n’est pas en état, en ce qui le concerné. Le juge a juste constaté. On a dit au juge qu'on est en matière criminelle. On n’a même pas à prendre connaissance du dossier. C’est le greffe qui doit nous communiquer la copie du dossier. Il y a 471 pages. Il y a plus de 50 avocats qui sont constitués de toutes les parties. Comment, en une semaine, le greffe va-t-il dupliquer tous ces nombres de pages en plus des clés vidéos et des audios ? Tout dépendra de ce qu’il recevra. S’il reçoit sa convocation, nous avocats, nous lui conseillerons de venir pour l'audience du 23 mai. Mais il décidera. Ousmane a fait une déclaration pour dire pourquoi il ne vient pas au tribunal, parce que tout simplement ses droits ne sont pas respectés. Voilà une personne qui n’est pas libre de bouger, quand il y a un procès. Ousmane Sonko n’a jamais refusé de venir, mais les conditions sont très claires. Chaque fois qu’il est convoqué, sa maison est bunkérisée, de même que son quartier. Il est brutalisé, on casse les vitres de sa voiture, on l’extrait. Il a même fait l’objet d’une tentative d’assassinat. C’est avec notre argent que l’État du Sénégal assure notre sécurité. Notre sécurité n’est pas moins importante que celle d’Antoine Diome. Ils ne sont pas plus Sénégalais que nous. On essaye d’humilier notre client. Sa famille ne peut pas sortir. Même les habitants de son quartier ressentent d’énormes difficultés. Laissez Ousmane. Ne bunkérisez pas chez lui. C’est Dieu qui lui a donné une popularité».
Me MOUSSA SARR, AVOCAT DE NDEYE KHADY NDIAYE
«Le procureur de la République, qui a enrôlé le dossier, a commis une erreur fatale»
«L'article 246 du Code de procédure pénale stipule qu'après interrogatoire de l'accusé, il faut au moins trois jours pour ouvrir le procès. Ndèye Khady Ndiaye a été entendue la veille de l'audience. Le président de la Chambre criminelle lui-même a constaté ce manquement et a renvoyé. L'audition de Ndèye Khady, la veille du procès, est une erreur de la part du parquet. La citation que lui a envoyée le parquet l'a convoquée hier. Le procureur de la République, qui a enrôlé le dossier, a commis une erreur fatale. D'ailleurs, le président de la Chambre criminelle l'a constaté et n'a pas hésité à renvoyer d'office. Les avocats de Ndèye Khady n'ont pas demandé de renvoyer, même si après ils ont demandé une durée confortable pour s’imprégner du dossier. La Chambre criminelle est la plus haute juridiction en matière criminelle et donc, ce n'est pas une question à prendre à la légère. Cela veut tout simplement dire que c'est des destins qui sont scellés».
Me EL HADJI DIOUF, AVOCAT DE ADJI SARR
«L'accusé Ousmane Sonko a fui et c’est notre cliente Adji Sarr qui est présente et prête à tout raconter»
«Adji Sarr est fin prête pour en découdre avec Ousmane Sonko devant la chambre criminelle. Le président de la chambre criminelle a pris une décision souveraine en renvoyant l’affaire au 23 mai prochain. Les arguments des avocats de Sonko sont infondés. Ils avaient largement le temps de s’imprégner du dossier qui dure depuis deux ans. Les accusations sont graves et ils sont au courant de toutes les auditions durant tout le processus avant d’en arriver au procès. Toutes les parties seront présentes. Nous avons constaté que l’accusé Ousmane Sonko qui disait urbi et orbi être pressé de l’ouverture de ce procès, a fui et c’est notre client Adji Sarr qui est présente et prête à tout raconter».