Dans le cadre des plaidoiries de la défense devant la Chambre criminelle spéciale de Dakar, l’avocat d’El Hadji Mamadou Ba dit Mama Ba trouve que son client devrait être acquitté. Me Demba Ciré Bathily a estimé que ce serait bien de dire aux enquêteurs de dresser un procès-verbal de perquisition sous peine de nullité de la procédure.
Les plaidoiries des avocats de la défense se poursuivaient toujours devant la Chambre criminelle spéciale de Dakar dans l’affaire des présumés djihadistes. Constitué pour El Hadji Mamadou Ba dit Mama Ba, pour qui le procureur a requis 20 ans de travaux forcés, Me Ciré Demba Bathily soutient que dans le cadre de l’enquête, ce serait bien de dire aux officiers de police judiciaire de faire un procès-verbal de perquisition sous peine de nullité de la procédure, en ce qui concerne l’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste en vue de commettre un acte de terroriste, reprochée à son client.
A en croire Me Bathily, sur ces procès-verbaux, il est dit qu’El Hadji Mamadou Ba a été endoctriné par les prêches dans la mosquée de Yoff de Moustapha Faye et Pape Moussa Faye, des présumés terroristes. A ce stade, soutient-il toujours, on est dans le débat d’idée et de conviction. Par ailleurs, l’avocat a estimé que les agents ont utilisé leur sensibilité. Pour l’apologie du terrorisme, Me Demba Ciré Bathily a martelé, à l’instar de ses prédécesseurs, qu’en aucun moment, aussi bien dans le cadre de l’ordonnance de renvoi ou du réquisitoire, on n’a dit par quel moyen les accusés ont commis ledit crime d’apologie. Alors que celui-ci consiste à donner un jugement favorable à un acte terroriste publiquement, dit-il. Pour la robe noire, il faut au préalable qu’un acte terroriste soit posé. De son avis, le procureur cherche à leur faire peur. Sur ce, dit-il, on ne peut pas faire une abstraction totale de la liberté d’expression. Et de balayer le blanchiment de capitaux tout en expliquant que Mama Ba n’a participé ni de près, ni de loin, à une rencontre, ni touché à aucun fond.
Pour le financement, Me Bathily a démonté cette accusation, arguments à l’appui. Par ailleurs, le conseil de Mama Ba affirme que dans le cadre de l’administration de la justice, ce qui est mauvais, c’est de faire semblant. Revenant sur les vices de procédure, Me Bathily soutient que lors de l’échange de l’inculpé avec le magistrat instructeur, l’avocat commis d’office était absent et le juge s’est permis de l’entendre sans assistance. Ce qui est de son point de vue inacceptable si on se fonde sur l’article 164 du Code de procédure pénale. Persistant, il confirme que ce n’est pas acceptable qu’un acteur, de par sa position, écarte un autre acteur. Parce que cela viole les droits de la défense, a-t-il ajouté.
Fatou D. DIONE