Il s’agit d’une parodie de justice. Ils veulent la caution de la défense pour pouvoir dire qu’il y a eu un procès régulier et pour cela, nous ne pouvons pas être complices. Nous sommes défenseurs des droits et des libertés dans une société qui se dit démocratique, et un Etat de droit. Nous sommes sûrs maintenant que l’institution judiciaire agit sur solde et à la baguette et essaye de faire coïncider son calendrier de jugement avec un calendrier politique pour l’élimination d’un adversaire politique. Cela, nous ne pouvons point le cautionner. C’est la raison pour laquelle, en tant qu’avocats, connaissant nos droits, connaissant les textes, nous avons décidé de montrer à la face du monde que c’est une parodie de justice. Et c’est Ad vitam aeternam, tant qu’ils ne sont pas décidés à respecter nos droits. Le juge d’appel ne peut pas s’ériger en Conseil constitutionnel. C’est inadmissible. Nous ne faisons pas confiance en cette justice, simplement parce que c’est elle-même qui, dans sa démarche, s’est décrédibilisée. Elle nous a donné des raisons de comprendre et de savoir, qu’en réalité, elle n’agit que par théâtre. S’il continue, on ne pourra pas parler de procès, dans la mesure où, un procès ne peut pas avoir lieu dès l’instant que la Cour de justice de la Cedeao a dit que ces personnes ont bénéficié d’un procès qui n’a pas été équitable. Il juge quoi alors ? C’est une juridiction d’appel qui doit constater et annuler la décision. Or, celui-là (Ndlr : le juge Demba Kandji) a décidé de reprendre le procès, alors qu’il ne peut pas le faire. C’est un forcing ! Si l’Etat ne respecte pas ses engagements sur le plan international, c’est son problème. Mais nous, citoyens, nous tenons à ce qu’ils respectent nos droits.
A.D