Pour la première fois depuis que son époux a accédé à la présidence de la République, Marième Faye Sall a accordé une interview à la presse sénégalaise. Elle l’a fait hier à travers un entretien avec la télévision nationale, la Rts1. Un timing particulier en cela que cette sortie de la Première dame du Sénégal intervient 24 heures seulement après celle de l’épouse du Président français, Brigitte Macron. Mais le message envoyé par la présidente de la fondation «Servir le Sénégal» est important et mérite d’être délivré afin que nul n’en ignore. Alors que le nom de sa structure est usurpé de partout, il était plus que nécessaire pour la Première dame de mettre les points sur les «i» ne serait-ce que pour éviter que les Sénégalais tombent dans le piège des cybercriminels et autres arnaqueurs. L’épouse du Président Macky Sall en a profité pour lever un coin du voile sur sa gestion de la fondation «Servir le Sénégal».
C’est dans une atmosphère détendue à la limite du relax que Marième Faye Sall a reçue l’équipe de la télévision nationale, la Rts1, dans le jardin de la résidence de la famille présidentielle sise à Fenêtre Mermoz. Alliant élégance et simplicité, comme à son habitude, dans une tenue traditionnelle, c’est une Première dame toujours souriante qui a abordé plusieurs questions concernant sa personne mais également sa fondation «Servir le Sénégal» qui fait objet d’attaque de cybercriminels. Une première interview dans la presse sénégalaise depuis que son époux a accédé à la présidence de la République. «C’est parce que je ne voulais pas le gêner. C’est lui qui a été élu, donc je devais de mon mieux faire profil bas. Mais au bout de huit ans, je constate qu’il y a des éclairages à faire à propos de la fondation ‘’Servir le Sénégal’’. D’ailleurs, je dois vous confesser que je ne voulais pas mettre sur pied une fondation. Je voulais tout simplement continuer à faire du social, comme je l’ai toujours fait. Mais il se trouve que pour pouvoir atteindre un niveau qui permettrait de prendre en charge certains problèmes de nos compatriotes, il nous fallait mettre en place une fondation», a expliqué Marième Faye Sall.
Poursuivant, la Première dame signale que sa fondation est un peu différente des autres qui l’ont précédée. «Parce qu’en ce qui me concerne, le plus important était de venir en aide aux gens tant que je le peux. Le peu d’action sur lequel nous communiquons, c’est seulement pour faire connaître la fondation, comme on me l’a suggéré», a-t-elle confié, insistant que la discrétion a toujours été le maitre mot de toutes ses actions.
«C’est mon mari qui m’aide…»
Alors que des arnaqueurs se sont fait passer pour des travailleurs de la fondation ces derniers jours, Marième Faye Sall a tenu à dire à tous les Sénégalais de faire très attention avec toutes sortes de documents qu’ils pourraient recevoir soi-disant au nom de la fondation. «Ces lettres ou documents ne sont pas de la fondation. Nous nous sommes toujours refusés de demander de l’aide à qui que ce soit. À chaque fois que nous avons besoin de quoi que ça soit, c’est au président de la République que nous demandons de l’aide. Il y a cependant quelques bonnes volontés qui sont là dans le pays et qui nous appuient en denrées alimentaires. En général, nous refusons les offres venant d’hommes d’affaires. Parce que nous voudrions éviter des conflit d’intérêts», ajoute-t-elle, précisant que les demandes qu’elle reçoit sont tellement nombreuses qu’elle a décidé de se focaliser sur les malades. «Même si nous respectons le besoin de tout un chacun, il n’est pas possible de satisfaire tout le monde. C’est ainsi que nous avons décidé de concentrer nos forces sur les cas de maladie», assure-t-elle, indiquant à l’endroit des Sénégalais qu’ils ont plus de chance d’être aidés en déposant directement leurs demandes au niveau de la fondation. Et d’ajouter : «avant, j’allais à la rencontre des Sénégalais qui pouvaient ainsi m’interpeller sans intermédiaire, mais à cause de la pandémie de Covid-19 je ne peux plus faire ça».
«Evitez ceux qui vous disent qu’ils peuvent vous mener à moi, parce qu’ils ne le peuvent pas»
En ce qui concerne les trafiquants d’influence qui vendent aux Sénégalais le pouvoir de les emmener voir la Première dame, elle assure que nul n’a ce pouvoir. «Je voudrais dire aux Sénégalais que toute personne qui vous fait cette promesse essaye de vous arnaquer. Je suis Sénégalaise comme vous, j’ai une famille et des amis dans ce pays. Mais pour avoir une chance d’être aidé par la fondation, il faut aller directement déposer votre demande. Et surtout évitez ceux qui vous disent qu’ils peuvent vous mener à moi, parce qu’ils ne le peuvent pas».
«J’ai appris en même temps que tout le monde que je suis folle»
Pour ce qui est des «brouteurs» qui utilisent son nom, ou le nom de la fondation, pour arnaquer sur internet, la Première dame assure que ces personnes ne parlent pas en son nom ou celui de la fondation. «C’est vrai que parmi les nombreux comptes et pages créés avec mon nom il y a beaucoup qui le font pour l’amour qu’ils me portent. Mais puisqu’il y a des malintentionnés qui sont là et qui prêtent à la confusion, je demande qu’on ferme tous les comptes et pages créés avec mon nom», a-t-elle dit. Interpellée sur sa supposée folie, Marième Faye Sall assure qu’elle a appris cette rumeur au même titre que les Sénégalais. «Tout ce que je peux dire à ce propos, c’est prier Dieu qu’il en soit autrement», a-t-elle indiqué, priant pour que la pandémie puisse vite quitter notre pays et le monde.
Sidy Djimby NDAO avec la Rts1
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