Interpellé par le secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal, Sidiya Ndiaye, sur des recrutements dans certaines mairies «qui ne reposent sur aucune base légale», Macky Sall a répondu que la loi est claire là-dessus, évoquant l’organigramme-type des collectivités territoriales et rappelant que «tout recrutement en dehors de l’organigramme mis en place est nul est de nul effet».MackySall :«un maire ne peut pas faire ce qu’il veut dans une République, ce n’est pas possible. Il est soumis à des lois et s’il ne respecte pas la loi, il est démis de ses fonctions, il est révoqué. C’est ça la loi. Ce n’est pas parce qu’on est politique, qu’on est pour ou contre l’Etat qu’on peut faire ce qu’on veut. Ça ce n’est pas possible dans une République».
Poursuivant, le chef de l’Etat assure que les textes sont clairs et donc il ne faut pas dire que l’Etat n’agit pas. Seulement, dit-il, l’Etat n’agit pas à la vitesse des médias. «Un Etat ne peut pas agir tous les jours, sinon on ne va pas travailler. Donc l’Etat agit sereinement sur la base de la loi et des règlements. Parfois ça donne l’impression que les gens hésitent. Non ce n’est pas ça. Les gens agissent également sur pièces. Ce n’est pas ce que les médias disent qui va entrainer une réaction. Il faut qu’il y ait acte posé et sur cette base, la loi va être appliquée», avertit-il.
En ce qui concerne les licenciements dans les collectivités, Macky Sall dira qu’il faut que les gens évitent de spolier le système. C’est à dire il y a une nouvelle équipe qui vire tous ceux qui étaient là et qui amène ses équipes. Quand c’est le cabinet, là le maire il vire, c’est ça la logique. Mais les emplois de la collectivité ne dépendent pas de la couleur du maire.
«La Poste a près de cinq mille emplois. Comment on peut sauver une telle entreprise ?»
Sur La Poste, Macky Sall a commencé à constater que La Poste est une entreprise en difficulté. «La Poste a près de cinq mille emplois. Comment on peut sauver une telle entreprise ? Cinq mille emplois pour quel travail. Il y’a des choses qui ne sont pas possibles. L’Etat ne peut pas payer comme ça des salaires tous les mois pour des gens qui ne travaillent pas. Nous avons fait tellement d’efforts. Il y a eu un reliquat de 12,5 milliards qui va être soldé cette semaine. C’est à dire c’est perfusion continue. Il faut qu’il y ait une restructuration qui est inévitable si nous voulons sauver l’essentiel. Nous avons un plan de restructuration qui est en cours et qui comporte deux volets : recapitalisation de la société, d’y mettre de l’argent – La Poste doit à l’Etat 189 milliards – et un plan social pour rendre viable le fonctionnement de la société et continuer d’assurer sa mission de service public. A ce niveau aussi nous serons obligés sur la gouvernance nouvelle des sociétés publiques d’être plus regardants sur les recrutements», dit-il. Avant de dire qu’il ne faut pas laisser chaque DG qui vient faire ce qu’il veut. «Ça c’est un vrai problème. Outre les 189 milliards, l’Etat a pris en charge la dette de La Poste qui est 42 milliards. Mais tous ces milliards où est ce que l’Etat va les tirer ? Si les taxes sont suspendues parce qu’il faut protéger le pouvoir d’achat, il n’y a pas d’impôt sur ce qui rentre, on a baissé l’impôt sur ce qui rentre. Donc où l’Etat tire-t-il ses ressources ? Une bonne question que les gens doivent se poser».
Dématérialisation du service public
Sur l’effectivité de la dématérialisation, Macky Sall informe que la fonction publique assure que la dématérialisation dans la gestion des carrières des agents de la fonction publique est en bonne voie et déjà il y a beaucoup de dossiers qui sont traités dans cette procédure.
«Il y’a une seconde phase de la plateforme qui est en cours alors la totalité des actes de type administratif sont pris en charge», annonce le Président, assurant qu’il faut avoir le courage d’aller vers des réformes. «Les réformes demandent du courage. Sinon on ne fait pas de réformes. D’ailleurs cela nous ramène à la même question de la réforme des institutions. Je ne sais pas c’est quoi le problème. Pourquoi on ne peut pas finaliser la fusion Ipres-Caisse de sécurité sociale. Il était temps, on l’a dit, il faut maintenant passer à l’acte», dit-il, promettant une étude pour voir la rationalité d’une telle réforme.
Sidy Djimby NDAO