La démission des députés Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Guirassy n’a aucun sens, selon Moustapha Diakhaté. Pour l’ancien président du groupe de la majorité, si vraiment les opposants voulaient empêcher le fonctionnement de la commission, la seule voie possible était de ne pas accepter sa formation, en refusant d’y envoyer des représentants. Mais en le faisant, ils ont validé et légalisé la structure qui, note-t-il, n’a pas besoin de quorum pour faire son travail.
La démission des députés de l’opposition est aussi désapprouvée par Moustapha Diakhaté, qui trouve cela tardive et inutile, du moment qu’ils ont déjà béni la commission en participant à sa mise en place. «L'opposition, en participant à la mise en place et à la ratification de la commission ad hoc, lui confère la légalité et la légitimité requises pour entendre le député intéressé par la levée de son immunité parlementaire ou son représentant», soutient-il d’emblée dans un post sur sa page Facebook. Et l’ancien patron du groupe parlementaire de la majorité présidentielle d’expliquer qu’en vertu de l'article 45 du Règlement intérieur, une fois ratifiées «les commissions peuvent discuter quel que soit le nombre des commissaires présents, mais la présence de la moitié plus un de leurs membres est nécessaire pour la validité de leur vote». Mais dans ce cas-ci, souligne-t-il, «il se trouve que la commission ad hoc ne vote pas. Elle est chargée uniquement d'entendre le député dont l'immunité doit être levée et de consigner sa déclaration dans un rapport destiné à la plénière, seule habilité à décider ou non de la levée». Dès lors, pour l’ex-parlementaire, «la démission de trois (ndlr : ils sont deux en réalité) membres de la commission ad hoc n’aura aucune incidence sur son travail». Mieux, il pense que «si l’opposition voulait réellement empêcher la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko, elle devait s’abstenir de contribuer à la constitution de la commission en désignant ses représentants dans ladite structure».
Mbaye THIANDOUM