
En conférence de presse hier, les cadres de la coalition Gueum Sa Bopp ont manifesté leur colère contre les arrestations d’activistes et de leaders politiques. Selon eux, ces arrestations et ces emprisonnements ne sont fondées sur aucun principe de droit mais sont toutes des commandes exécutées de l’exécutif. C’est ainsi qu’ils ont demandé au Premier ministre de libérer la justice.
Les cadres de la coalition Gueum Sa Bopp/Les Jambaars, présidée par Bougane Guèye Dany, ont fait face à la presse hier pour dénoncer la série d’arrestation d’opposants et de porteurs de voix envoyés en prison pour outrage à l’autorité. Des faits qui ont poussé Moussa Niang porte-parole du jour a considéré que le régime « veut instaurer une dictature rampante ». Ce que cette coalition n’entend pas laisser faire avec « une justice aux ordres de l’exécutif ».
Ainsi, la voix du jour de Gueum Sa Bopp interpelle le Premier ministre Ousmane Sonko. Il a rappelé ses propos de campagne sur la liberté de la justice. « Nous invitons le Premier ministre à libérer notre justice. Il avait clairement dit au su et vu de tout le monde que le procureur et le ministre de la Justice n’ont pas l’audace de ne pas exécuter un ordre qu’il leur donnerait. ‘’Si je leur demande d’arrêter tel opposant ou tel activiste, ils sont obligés d’exécuter.’’ Et pis, Abass Fall, candidat de Dakar de Pastef lors des législatives, a fait une action préméditée suivie de l’incendie de documents électoraux dans le QG de Samm Sa Kaddu. Si ces auteurs ne sont toujours pas inquiétés, c’est parce qu’ils ont une garantie. Qui les protège ? C’est Ousmane Sonko qui les couvre parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas être poursuivis par le ministre de la Justice ni par le procureur », s’est-il désolé.
« Les organisations des droits de l’homme doivent exiger l’arrêt des arrestations arbitraires »
C’est ainsi qu’il a appelé les organisations de défense des droits de l’homme à sonner l’alarme pour mettre fin à ces pratiques. « Nous interpellons les organisations de défense des droits de l’homme comme : la Raddho, la Lsdh, Amnesty International, … à se lever pour exiger l’arrêt des arrestations arbitraires et des emprisonnements tous azimuts. Ce qui est en déphasage avec les conventions des droits de l’homme signées par le Sénégal », appelle-t-il.
Toutefois, il manifeste la position de leur coalition. « Ce régime est dans l’illégalité totale avec ces séries d’arrestations infondées, justifiées par aucune loi, ni par le code pénal. C’est tout simplement de l’acharnement et de l’intimidation contre les leaders d’opinion et leaders politiques de l’opposition que nous n’allons pas accepter ni céder. Les activistes qui ne défendent pas le pouvoir sont persécutés et envoyés en prison », fait-il savoir avant de donner l’exemple de « Assane Diouf qui est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, offense à une autorité publique. Nous rappelons que le Premier ministre lorsqu’il était opposant faisait autant. Il y a Ardo Gningue qui est envoyé en prison pour avoir interpellé le Pm sur ses promesses de campagne, sur le compte des 1000 milliards qu’il avait déclaré lors de la campagne des législatives », regrette Moussa Niang.
A l’en croire, partant de ces faits énumérés, il dénonce qu' « organiser une marche sous ce régime en ce moment relève de l’impossible. Nous sommes dans un régime de restriction des libertés. Ce qui est devenu une règle. Nous invitons la justice à se réconcilier avec les Sénégalais pour se départir de la mauvaise perception des Sénégalais de la justice qui est aux ordres des hommes politiques », conclut-il.
Baye Modou SARR