Que justice soit faite ! C’est l’intime conviction de la jeunesse étudiante catholique du Sénégal. Dans un communiqué qui nous est parvenu la Jec/S a déploré la tournure des évènements à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
72 heures après la mort tragique de Mouhamadou Fallou Sène, les réactions ne finissent pas de tomber. Hier, la Jeunesse étudiante catholique du Sénégal (Jec/S), mouvement d’action catholique dans le monde scolaire et universitaire, s’est fendue d’un communiqué pour déplorer avec la dernière énergie et avec beaucoup de regrets et de désolation les événements qui ont émaillé la vie des universités publiques au Sénégal. «Ces événements ont été marqués par des affrontements d’une violence inouïe entre forces de l’ordre et étudiants, qui ont occasionné de nombreux dégâts matériels, des blessés de part et d’autre, et plus grave encore, la mort, le mardi 15 mai 2018, de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène, inscrit en deuxième année de Licence, à la section français de l’Ufr Lsh (Unité de formation et de recherche des Langues et sciences humaines) de l’Ugb. Tout d’abord, la jeunesse étudiante catholique du Sénégal présente ses condoléances à la famille de Fallou Sène. «Que sa famille, la communauté universitaire et la nation toute entière reçoivent nos condoléances dans la foi ; et que le Dieu Tout-Puissant, dans sa bonté et sa miséricorde infinie, lui accorde le pardon et l’accueille dans son paradis», lit-on dans le communiqué, avant de souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Ainsi la Jec/S a tenté de relever les causes de cette crise parmi lesquelles «le retard accusé dans le paiement des bourses ; les lenteurs dans la satisfaction des cahiers de doléances des mouvements d’étudiants, de manière générale ; l’utilisation précipitée de méthodes violentes et destructrices dans l’espace universitaire ; la subordination quasi systématique du paiement des allocations boursières à l’exercice d’actes de violences par les étudiants ; le manque de dialogue et de concertation inclusive entre les acteurs». «Tout cela, poursuit la Jec/S, constitue une menace sérieuse pour l’avenir du système d’enseignement de notre pays». Sur ce, la Jeunesse étudiante catholique du Sénégal, qui s’est toujours engagée au service de l’école et de l’université sénégalaise, lance un appel à tous les acteurs, sans exception, à adopter les comportements suivants : «œuvrer de manière inclusive et pacifique à la résolution de toutes les crises actuelles et futures ; respecter en toutes circonstances le caractère sacré de la vie humaine et bannir définitivement les atteintes aux biens communs et privés». En plus, la Jec/S voudrait que les autorités compétentes prennent «en charge rapidement et de manière efficace et définitive les questions relatives aux bourses : disponibilité d’une information à temps opportun, paiement dans les délais raisonnables, disponibilité des cartes Gab, être réaliste dans la formulation des revendications ; cesser tout comportement radical pouvant engendrer la violence». Pour finir la Jec/S prône de mettre en avant la réflexion et le dialogue avant d’entreprendre toute action… afin de trouver des espaces de concertations régulières regroupant l’ensemble des acteurs et de situer les responsabilités et que justice soit faite pour l’étudiant décédé.
Samba THIAM