Auditer la Sde et la Sones et situer les responsables de la pénurie d’eau qui sévit dans plusieurs quartiers de Dakar et sa banlieue, c’est ce que souhaite la Commission orientations et stratégies (Cos M23). En rassemblement, hier, pour demander le retour de l’eau dans les plus brefs délais, Abdourahmane Sow et ses amis ont déploré le manque de volonté de la part de l’Etat qui préfère orienter ses politiques vers d’autres secteurs.
Depuis plusieurs mois, l’eau ne coule pas. Un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur et dont les populations ignorent quand le retour à la normale. Après les nombreuses manifestations notées en banlieue dakaroise, c’était hier au tour de la société civile de se mobiliser pour dénoncer la pénurie d’eau, mais également les factures salées qui continuent à grimper.
Pour Abdourahmane Sow, président de la Cos M23, la priorité de l’Etat du Sénégal n’est pas dans le secteur de l’eau : «à travers des politiques publiques, le gouvernement du Sénégal a fait des choix d’investissement dans des secteurs avec des montants exorbitants, oubliant que l’eau est une denrée vitale».
Les propos du Premier ministre lors de sa récente sortie, pour parler d’un certain retour à la normale, Abdourahmane Sow les nie en bloc. «Nous ne constatons aucune amélioration et nous sommes dépassés par les promesses qu’on ne tient jamais», lâche-t-il.
Pour Demba Seydi, cette mobilisation n’est rien d’autre que le début et des mesures seront prises pour situer les responsabilités. «Porter plainte contre les deux structures de fourniture d’eau serait une suite logique. Nous exigeons que la Sde et la Sones soient auditées et que dans les plus brefs délais l’eau puisse couler à flot. Il faut tirer la lumière sur cette affaire», indique-t-il
Pr Malick Ndiaye : «c’est une surfacturation du prix de l’eau qui est en jeu»
Pour Pr Malick Ndiaye, coordonnateur du Front des citoyens pour la République des Valeurs, il n’y a pas de crise de l’eau au Sénégal, mais plutôt une exploitation de nos ressources pour augmenter le prix du liquide précieux. «Il y a plusieurs sociétés qui exploitent l’eau. Aujourd’hui, ce problème est dû à l’exploitation de l’eau pour faire payer plus cher aux populations. Cette stratégie est celle de la croissance sans développement qui consiste à donner à des puissances étrangères le secteur de l’eau. C’est une surfacturation du prix de l’eau qui est en jeu», explique-t-il. «Le problème persiste et le peu d’eau que nous recevons tard dans la nuit est d’une qualité qui ne permet pas sa consommation», renchérit-il
Pour le rappeur Simon qui était présent lors de la manifestation, les fausses promesses sont une preuve du manque de respect des autorités étatiques : «ils nous donnent des délais à n’en plus finir et ça suffit. On ne peut pas se permettre de donner des dates, les repousser encore et encore».
Khadidjatou DIAKHATE (Stagiaire)