Quand ça bourdonne dans la grande Muette, il faut se poser des questions, surtout que la grogne a eu cours au sein de contingents en opération à l’extérieur du pays, précisément avec la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Ce sont les journalistes maliens qui ont vendu la mèche, relevant les cris de détresse des soldats sénégalais qui, face au Chef d’état-major général des armées (Cemga), venu constater les réalités du terrain, ont réclamé de nouvelles armes.
Si le sujet est bien sensible, la haute hiérarchie des forces armées sénégalaises n’a pas hésité à se déplacer pour apporter des solutions aux problèmes que soulèvent les soldats au sein des contingents déployés au sein de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). C’est ainsi que le général Cheikh Guèye a bouclé, il y a une semaine, une tournée au Mali, pour rendre visite aux deux contingents de soldats sénégalais à Mopti et Gao. Le Chef d’état-major général des armées (Cemga) a passé en revue les hommes et le matériel. Une rencontre avec l’ensemble de la troupe a permis de connaitre les difficultés auxquelles elle est confrontée. Aussi, les difficultés évoquées tournent autour de l’amélioration des conditions de travail sur un terrain aussi particulier et une guerre qui prend une dimension asymétrique. Un préalable et une urgence pour la réussite de leur mission, ces conditions ont été revendiquées par les Jambaars en mission au sein de la Minusma. Selon nos sources, les militaires sénégalais ont déploré la vétusté du matériel de travail, en particulier l’armement; ce que le Cemga a reconnu et fait la promesse de résoudre le problème une fois au Sénégal.
A la fin de la visite et au micro de la Dirpa, le Cemga a rappelé que la visite périodique des contingents fait partie de son agenda. «J’avais planifié depuis très longtemps de venir au Mali voir nos deux contingents, de Mopti et de Gao, m’enquérir des conditions de travail», a dit le Cemga. Rappelant que des efforts ont été faits en matière d’équipements, le Cemga précise qu’il est venu se rendre compte de visu si ses instructions en la matière ont été exécutées et bien exécutées. «Notre mission, c’est d’améliorer les conditions de travail et de vie des hommes. Les conditions de travail, c’est leur donner des équipements adéquats qui leur permettent de faire la mission de manière convenable. Il y a un vaste programme pour changer, renouveler les armes et les compagnies qui vont venir seront dotées de ces armes de nouvelle génération».
Des fusils d’assaut M4 et M4A1 américains commandés
Sur ce sujet précis, «Les Echos» révélait, à la même période, la commande par le gouvernement du Sénégal de nouveaux fusils d’assaut M4 et M4A1 à la firme américaine Colt. Cette commande de fusils d’assaut, pilotée par le gouvernement américain, entre dans le cadre de l’assistance en matière de sécurité du Pentagone et du programme de ventes militaires à l’étranger de l’Agence de coopération pour la sécurité de la défense. Utilisé avec une gamme d’accessoires (optique, viseur thermique, laser…), très léger et très précis, le M4 est une arme redoutable qui équipe les forces spéciales de plusieurs pays, dont les Etats-Unis. Sa version M4A1, en plus d’avoir les mêmes qualités et atouts, offre le choix entre le mode automatique et celui semi-automatique. Il est fort à parier que la commande du Sénégal est destinée aux forces spéciales qui montent en nombre et en puissance, aussi bien dans la police qu’au niveau de l’armée, pour parer aux nouveaux défis sécuritaires, comme le terrorisme.
Mansour KANE