Après trois ans de détention préventive, Ousseynou Diop va enfin faire face au juge de la Chambre criminelle pour répondre de ses actes. Il s’agit du meurtre du taximan Ibrahima Samb en 2006, à la station de Yoff, qui lui a valu un renvoi en jugement. L’affaire est renvoyée, à cause du Covid-19, au 29 avril prochain.
Le 27 octobre 2016, en quittant les siens pour se rendre au boulot, Ibrahima Samb ne savait pas qu’il ne reviendrait pas, parce qu’il avait rendez-vous avec la mort. De son côté, le jeune Ousseynou Diop ignorait totalement que sa vie allait basculer ce jour même et qu’il se retrouverait en prison. Les deux hommes se sont rencontrés fortuitement à la station d’essence de Yoff pour se procurer chacun du carburant. Le diable est entré dans la danse et Ousseynou Diop, connu pour être quelqu’un de très impulsif, a eu un échange de mots aigres-doux avec le taximan Ibrahima Samb. La tension est montée d’un cran, et le jeune homme, vendeur de véhicules, qui avait avec lui une arme à feu, a dégainé son arme pour menacer le taximan. Ce dernier, pas du tout troublé, défie le jeune homme, pensant peut-être qu’il n’oserait pas tirer sur lui. Mais, c’était sans compter avec le caractère du vendeur de véhicules qui, selon certains témoins, a tiré à bout portant sur le taximan, ne lui laissant aucune chance de survie. Arrêté, Ousseynou Diop sera déféré au parquet et traduit devant le juge d’instruction qui l’inculpe pour meurtre. Après plus de deux ans d’instruction, le magistrat instructeur a trouvé des charges suffisantes pour le renvoyer devant la Chambre criminelle où il devra s’attendre à une peine très lourde.
Après une fausse alerte au mois de juin, le dossier est cette fois bien enrôlé par le parquet qui l’avait programmé à cause du coronavirus à la date d’hier, si l’on en croit nos sources. Cependant, la suspension d’audience publique étant prolongée jusqu’au 14 avril prochain, l’audience a été d’office renvoyée au 29 avril prochain.
Au cours de l’enquête, Ousseynou Diop, qui a regretté son geste, avait expliqué que c’était un «geste d’énervement incontrôlé», mais qu’il n’avait pas du tout l’intention de tuer. Seulement, un homme a perdu la vie. Mais, peut-être pourrait-il rencontré la clémence du juge de la Chambre criminelle et bénéficier d’une réduction de peine.
Alassane DRAME