«Je suis satisfait pour trois raisons. La première, c'est que les faits de diffamation étaient assurément constitués et que s'il y avait eu relaxe sur la diffamation, ça aurait été une erreur judiciaire. Non seulement le prévenu n'a pas rapporté la preuve de ce qu'il alléguait, c'est-à-dire le fait que le ministre avait été épinglé par un rapport de l'Inspection général des finances, mais, pire encore, il savait qu'il y avait déjà eu des condamnations sur le fondement de la diffamation pour de tels propos. Donc il devait être condamné et il a été condamné. Le deuxième motif, c'est qu'il n'a pas été condamné sur le fondement du faux et de l'injure. Le troisième motif, c'est qu'il a été condamné lourdement ; parce que quand on est condamné à de la prison même avec sursis, c'est toujours lourd. Le mot prison pèse. Il n'a pas été condamné d'une façon définitive pour sa carrière politique. A moins de 6 mois de sursis, il n'est pas privé de ses droits civiques et politiques ; et qu'il peut rester dans le combat politique et se présenter à des élections. Donc, la justice a respecté sa posture d'opposant et a censuré ses excès. Et de ce point de vue-là, il faut se féliciter».
SUR L'EXPULSION DE SON CONFRÈRE JUAN BRANCO
«Si c'est vrai qu'il a publié un brûlot, ce serait une raison qu'on pourrait comprendre, même si je regrette qu'on puisse museler un avocat»
«Sur la décision d'expulsion de mon confrère Me Branco, mon confrère français, je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Je crois qu'on lui reproche un trouble à l'ordre public, parce qu'il a publié un brûlot sur l'insurrection. Si tel était le cas, alors effectivement ce serait une raison qu'on pourrait comprendre, même si je regrette qu'on puisse museler un avocat. C'est quelque chose que je n'accepte pas. Cela dit, on demande aux avocats qui ont prêté serment d'honneur de respecter un pays dans lequel ils viennent plaider. Et si effectivement il a publié des choses sur l'appel à l'insurrection, c'est qu'il n'a pas respecté ce pays et on comprend la mesure qui a été prise à son encontre. Quand on vient plaider dans un pays souverain, la première chose qu'on fait, c'est qu'on va voir le bâtonnier. Et moi je l'ai fait hier. La deuxième chose, on fait une visite de courtoisie au tribunal. Et d'après ce que j'ai compris, tel n'avait pas été le cas concernant mon confrère».