Le procureur avait requis lundi dernier, contre Saliou Ndiaye alias Baye Zale 20 ans de travaux forcés. Une réquisition très lourde et qui ne repose sur rien selon l’avocat de ce dernier Me Ababacar Cissé. Ce dernier crie sa rage : «s’il y a quelqu’un que l’on doit poursuivre pour apologie du terrorisme, c’est M. le procureur qui est allé sur YouTube en téléchargeant une vidéo de Boko Haram». L’avocat d’expliquer que le parquet poursuit sur la base de la loi de 2007 qui n’existe plus dans l’ordonnancement juridique sénégalais. Selon lui, la loi a été abrogée et remplacée par celle de 2016, qui est plus sévère. S’expliquant là-dessus, il confirme que celle-ci avait ajouté d’autres infractions qui n’existaient pas dans celle de 2007.
Par ailleurs, la robe noire précise qu’ils sont saisis par la non-rétroactivité qui n’a pas prévu des incriminations moins sévères. Au regard de cet état de fait, le conseil estime que ces poursuites n’ont pas de bases juridiques.
Revenant sur le fond de l’affaire, Me Cissé d’affirmer que la condamnation à 20 ans de travaux forcés qui a été demandée est fondée sur le fait que Saliou Ndiaye a communiqué avec Moussa Massoud du groupe d’Al Nossra qu’il ne connaît ni d’Adan ni d’Eve. Pire, poursuit l’avocat, la preuve ne leur a pas été rapportée, aussi bien que pour l’acte de terrorisme par menace ou complot que pour le financement. Allant plus loin, Me Cissé a martelé que ce dossier est monté de toutes pièces. «Ce procès est un bilan, qu’il en déplaise au procureur», dit-il. Et que pour la lutte contre le terrorisme, le Sénégal a reçu beaucoup de milliards. Et il lui fallait présenter un bilan. Au terme de sa plaidoirie, Me Cissé a souhaité le renvoi des fins de toutes les poursuites et non l’acquittement, parce que, de son avis, Saliou Ndiaye n’a rien fait. Car, selon lui, on lui reprochait juste le fait d’aimer sa religion.
Fatou D. DIONE