L’Alliance des forces de progrès (Afp- a célébré ce samedi sa 26ème année d’existence sous la présidence de Mbaye Dione, son nouveau secrétaire général. Le député-maire de Ngoundiane est largement revenu sur l’appel de Moustapha Niasse du 16 juin 1999, pour faire noter que, 26 ans plus tard, le message est plus que jamais d’actualité. Mbaye Dione s’engage et engage son parti à proposer des solutions pour faire sortir le Sénégal de sa situation économique catastrophique, puisque, souligne-t-il, les dirigeants actuels ne savent pas comment conduire le pays.
Sous le thème : «la situation financière et économique actuelle du Senegal : responsabilité et propositions de solutions», l’Afp a célébré avec quelques jours de retard l’appel du 16 juin de Moustapha Niasse, fondateur dudit parti. Présidant la séance, Mbaye Dione, le tout nouveau secrétaire général de l’Afp, affirme que cet événement coïncide cette année avec une période charnière de notre pays. «Vingt-six ans (26) ans après, les mots du president Moustapha Niasse résonnent encore avec pertinence face aux défis actuels du Sénégal dirigé par un nouveau régime depuis le mois d’avril 2024», a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, renseigne Mbaye Dione, alors que le Sénégal est dirigé par un nouveau régime arrivé par un énorme programme de promesses, «l’écho du 16 juin est saisissant, les thématiques abordées par le president Niasse il y a plus de deux décennies résonnent encore étrangement avec notre actualité».
Selon le nouveau secrétaire général de l’Afp, le nouveau pouvoir s’est engagé avec des points clés mais la réalité se complique, car les Sénégalais sont fatigués. «Nous observons des signes de difficultés dans tous les secteurs. La situation économique et financière du pays est préoccupante».
«Le mal de ce pays est plutôt économique et financier»
A en croire le boss de l’Afp, aucun projet d’envergure n’est lancé par ce régime depuis son installation. «Tous les secteurs sont en ébullition. Une diplomatie qui bat de l’aile avec une cascade d’échecs de candidats sénégalais à des postes de responsabilité internationale. Une confusion de rôles entre le Premier ministre et le président de la République qui est dépositaire de la politique diplomatique et des relations internationales. Un front social en ébullition avec des milliers de licenciements dans les secteurs public, parapublic et privé à cause de l’arrêt de l’essentiel des chantiers dans tout le pays surtout du bâtiment et des travaux publics», déclare Mbaye Dione avant d’ajouter qu’il y a surtout les promesses démagogiques faites à des jeunes qui ont fini de regretter aujourd’hui d’avoir choisi de voter pour ce régime. «Une démocratie et un État de droit en recul avec des arrestations arbitraires de citoyens sénégalais dont le seul tort est d’exprimer leur opinion contre le régime en place», assure-t-il.
«Comment peut-on piloter un pays, le mener vers l’émergence sans un référentiel»
«On nous a conviés il y a quelques semaines à une dialogue politique auquel nous avons répondu (…), mais force est de constater que les urgences de ce pays ne sont pas politiques», soutient Mbaye Dione, qui pense que le système politique qui a produit trois alternances pacifiques est un système bon. «Le mal de ce pays, il est plutôt économique et financier», estime M. Dione qui estime que «les nouveaux gouvernants méritent d’être aidés parce qu’ils ne savent pas où conduire ce pays (…) l’économie sénégalaise traverse une période de turbulences sans précédent».
D’après le remplaçant de Moustapha Niasse, depuis son installation, le gouvernement en place emprunte à un rythme effréné sur le marché de l’Uemoa, creusant une dette dont les conditions restent encore opaques. «L’emballement de la dette sur le marché Uemoa avec 700 milliards en seulement 6 mois prouve l’absence de stratégie de financement viable sans que l’on sache réellement ce que l’on fait de ces fonds levés», soutient Mbaye Dione, pour qui l’absence aussi d’une stratégie économique cohérente aggrave la situation : «comment peut-on piloter un pays, le mener vers l’émergence sans un référentiel ?», s’interroge t-il.
Dans ses habits de nouveau secrétaire général de l’Afp, le député déclare : «aujourd’hui, l’Afp, sous une nouvelle direction, doit se positionner comme le gardien des principes. Pour cela, nous devons continuer à être une voix critique, mais constructive ; dénoncer les dérives mais aussi proposer des solutions concrètes fidèles à l’esprit de l’Appel qui consistait à concevoir et assumer nos propres programmes de développement».
Nd. Kh. D. F












