Ils sont nombreux à avoir été condamnés au Maroc pour avoir tenté de voyager par voie maritime en Espagne avant que leur bateau n’échoue au Maroc. Arrêtés avant d’être envoyés en prison, plusieurs Africains ont été condamnés à 10 ans de prison ferme. Une décision jugée très sévère par l’Association marocaine des droits humains (Amdh).
Des migrants de différentes nationalités africaines ont été condamnés à 10 ans de prison dans la prison de Zeluán, à 30 kilomètres de Melilla. L'Association marocaine des droits de l'homme a souligné qu'au-delà des motifs des condamnations, le processus n'a pas été équitable, les accusés n'ont pas eu d'avocat ni de traducteur, ajoutent-ils. Ils viennent du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée, de la Sierra Leone et de la Mauritanie ; l'un d'entre eux a été arrêté juste pour avoir tenté de sauter la clôture de Melilla et les autres pour avoir conduit des bateaux. Les membres de l'Amdh ont déclaré qu'ils ne savaient pas si les accusations étaient vraies ou non, mais que «ce qui est important, c'est que le processus n'a pas été équitable et que les peines ont été très sévères», a expliqué Omar Naji, membre de l'Amdh. Ce dernier a souligné que le procès-verbal effectué après l'arrestation était en arabe et bien qu'ils ne comprennent pas cette langue, ils ont dû le signer. Ils n'ont pas non plus eu d'avocat ou de traducteur pendant le procès. C’est pourquoi l'association a adressé six lettres aux ambassadeurs à Rabat des pays d'origine des personnes détenues, dénonçant qu'elles se trouvent dans "des conditions très difficiles et loin de leurs familles. Dans toutes les lettres, ils expliquent que le processus judiciaire n'a pas été équitable et que «diverses irrégularités» ont été commises. Face à la situation, l'association exprime dans la lettre qu'elle espère qu'en informant les ambassadeurs désignés, ils interviendront en rendant visite aux détenus pour comprendre la situation difficile qu'ils traversent et ainsi engager des actions en justice.
Khadidjatou DIAKHATE