L’Université Assane Seck de Ziguinchor est malade et est en train de mourir de sa belle mort, selon le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur section Ziguinchor. En point de presse, mardi dernier, syndicalistes comme étudiants sont revenus sur les tares qui «gangrènent» sérieusement la bonne marche de cette jeune université.
A quelques jours seulement du démarrage de l’année académique, les enseignants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor se sont fait signaler pour, disent-ils, «attirer» l’attention des autorités sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés.«L’université est en train de mourir de sa belle mort»
Ainsi, revenant sur les manquements auxquels ses collègues et les étudiants font face, Ndiémé Sow, la chargée de communication de la section Saes, a d’emblée fait savoir que l’Université Assane Seck «est en train de mourir de sa belle mort». En cause, elle a souligné que «les conditions de travail des enseignants et étudiants se sont dégradées à un niveau jamais égalé». Poursuivant, elle a signalé que «toutes les entités du temple du savoir s’accordent que les enseignants travaillent dans des conditions très difficiles».
Ndiémé Sow d’indiquer que «le nombre de tables bancs et de salles de classe est très insuffisant. Et, d’ailleurs, les salles de classe sont souvent mal équipées et leur aspect rappelle l’école primaire. Leurs toits menacent de s’effondrer», non sans souligner que des containers du dernier Fesman servent de classes ou de bureaux pour certains enseignants. «Ces containers ont des problèmes d’étanchéité et le câblage est défectueux. Et d’autres enseignants sont exposés à l’errance, faute de bureaux», ajoute-t-elle.
Parlant de l’hygiène, Mme Sow martèle : «l’Université est en train de crouler sous le poids de la saleté. Car, note-t-elle, les toilettes et souffrent d’un manque d’entretien».
Pas d’internet à l’université
Abordant la coupure de l’internet, le secrétaire général adjoint du Saes, Daouda Niang Diatta, a assuré que la suppression de l’internet bloque le fonctionnement des enseignements apprentissages. «Les chercheurs ne peuvent pas travailler comme il se doit. La majeure partie des collègues travaille avec les moyens du bord. Cette situation est honteuse et inadmissible pour une université», déplore-t-il.
Une institution à terre
Prenant la parole, le secrétaire général du Saes section Ziguinchor a affirmé que «la léthargie tant décriée depuis ces dernières années règne toujours en maitre au sein de l’Université Assane de Ziguinchor, alors que la rentrée universitaire se profile à l’horizon». En outre, criant leur ras-le-bol, Dr Oumar Sall de pester : «les enseignants chercheurs, le personnel administratif, technique et de service, les étudiants, tous exténués par les difficultés qui dépassent l’entendement, se trouvent une nouvelle fois dans la contrainte de sortir du silence». Mieux, poursuit-il, «la mauvaise gestion administrative et financière, dont l’administration rectorale est l’unique comptable, a fini par mettre l’institution à terre».
«Les conditions de travail du personnel et d’études des étudiants se sont dégradées à un niveau jamais égalé. Les enseignants chercheurs et les étudiants trouvent inadmissible de travailler sans tables bancs dans les salles de cours, sans amphithéâtres sécurisés, sans connexion internet, sans téléphone, sans réseau électrique fiable. Mais aussi sans bibliothèque et service médical fonctionnels, sans la possibilité d’accueillir convenablement les enseignants vacataires», ajoute-t-il. Pour terminer, M. Sall d’indiquer que «le personnel enseignant et de recherche, affilié au Saes, ainsi que le personnel administratif, technique, sont complètement démotivés et que l’inter-amicale des étudiants de ladite université est aux abois».
Présent lors du point de presse, le représentant des étudiants a corroboré les difficultés énumérées par les professeurs. Selon le coordonnateur de l’inter-amicale des étudiants, rien n’avance dans cette université, malgré les sacrifices des pensionnaires de ce temple du savoir. «Les salles de cours sont insuffisantes, il y a un manque criard de tables bancs. Les vidéoprojecteurs ne sont plus en marche et nous sommes en permanence confrontés à un problème de coupure électrique», ajoute Issakha Ndiaye.
Ahmet Coly