La situation qui prévaut aux établissements scolaires «Les martyrs» (A.B.C) de la commune de Thiaroye gare est difficile et insupportable. Situés en face du centre national hospitalier de Pikine, à côté du camp militaire des parachutistes, «Les martyrs» font face à d’énormes difficultés de plusieurs ordres, crient leur ras-le-bol et sollicitent l’intervention des autorités du pays.
Les cours scolaires des écoles «Les martyrs» (A.B.C) de Thiaroye gare sont dispensés dans des conditions pour le moins malsaines, voire inhumaines. Ici, les personnels pédagogiques tout comme les élèves vivent sur le fil du rasoir et ne sont jamais pressés de regagner les salles de classe, à l’occasion de chaque rentrée scolaire. La situation est consécutive à une insécurité ambiante, à des toilettes inappropriées et surtout au manque criard d’eau-source de la vie.Le liquide précieux ne coule point en effet dans tous les trois établissements scolaires (A.B.C). Obligeant du coup les maitres et les élèves à recourir à des subterfuges ou plutôt à se livrer à des gymnastiques intellectuelles pour pouvoir trouver de l’eau potable aux fins de subvenir à leurs besoins vitaux. La situation dure depuis plusieurs années, malgré le fait que les directeurs d’école (A.B) aient crié sur tous les toits et sur tous les tons, histoire de tirer la sonnette d’alarme et sensibiliser les dirigeants du pays, notamment, le maire de la commune de Thiaroye gare.
Il est 11h passées, en cette matinée ensoleillée du lundi 16 octobre 2017, à notre arrivée aux établissements scolaires dont les deux sont séparés par un mur mitoyen. Tandis que le troisième se trouve juste à proximité des autres. C’est l’heure de la récréation. Ça grouille de monde un peu partout dans les cours. Certains élèves sortent par vagues des établissements et se ruent devant les vendeuses de petits déjeuners. D’autres restent en classe avec leurs encadreurs et suivent les cours de révision.
Les élèves passent la journée à l’école «Les martyrs A» sans boire ; cette situation dure avant 2015
Le directeur d’école «Les martyrs A», Ansou Diallo, a confirmé sur toute la ligne les difficultés de l’établissement scolaire et lâche : «nous ne disposons d’aucune goutte d’eau douce. Les élèves passent les journées ouvrables à l’école sans boire. Je suis là depuis l’année 2015. Mais ce phénomène existait avant 2015. Les élèves sont obligés de quitter les salles de classe pour chercher des sachets d’eau. Ce qui n’est pas souhaitable. Car les élèves doivent rester à l’école. Nous avons frappé à beaucoup de portes, mais le problème n’est pas encore résolu. Je devais aller à la Sde pour déposer notre dossier, mais je ne sais pas s’il sera suivi ou pas», a soutenu le directeur d’école, en marge d’une cérémonie de dons de fournitures scolaires du mouvement Sénégal Debout.
M. Diallo a déploré aussi l’environnement de l’école qui, selon lui, est entouré d’un terrain de football transformé en marigot et d’un dépotoir d’ordures et de légumes pourries. Il a fustigé l’insécurité ambiante de l’école avec des cas récurrents d’agression et de kidnapping. «Un de mes élèves avait été volé l’année dernière. Mais, il a été retrouvé à Pikine Khourou Naar grâce au numéro de téléphone portable inscrit sur son informe. Des gens brûlent des fils et enfument toute l’école. On est assailli de partout, dans tous les trois martyrs. Mon école compte 800 élèves. Des parents ont retiré leurs enfants à cause de la situation de l’établissement scolaire», a soutenu le directeur d’école «Les martyrs A».
Leurs camarades «Les martyrs B» volent l’eau de pompe pour se désaltérer ; le directeur d’école fait office de gardien ; 3 box de toilettes inadéquates pour 1000 élèves ; 3 box pour 17 maitres
Le même constat a été fait aux deux autres établissements scolaires, notamment «Les martyrs B». Le directeur d’école, Boubacar Sadio, a décrié l’absence de gardien dans leur lieu de travail et soutient faire office d’agent de sécurité. «Je suis directeur d’école en même temps gardien. Car nous n’en disposons pas. Je suis à ma troisième année à la direction de l’école. Je suis tantôt dans mon bureau, tantôt au portail pour filtrer les entrées. Un maître en cours ne doit pas être dérangé. On a signalé ce problème d’eau et de gardien à la mairie de Thiaroye gare, mais en vain. Nous avons 14 salles de classe avec un effectif de 1000 élèves. Le problème d’eau est notre principale préoccupation. Les enfants n’ont pas là où boire de l’eau. Ils sont même obligés de voler de l’eau de la pompe pour se désaltérer. L’autre souci majeur réside dans les toilettes. On a trois box pour 1000 élèves, filles et garçons confondus, avec tous les risques d’agression sexuelle. Les trois autres box sont pour les 17 maîtres», a déclaré M. Sadio.
Des actions de soulèvement et des contestations violentes en vue dans les «Martyrs»
Les autorités municipales et le ministre de l’Education sont interpellés. L’heure est grave dans les établissements scolaires cités. Des actions de soulèvement et de contestations violentes sont à l’étude. De l’électricité dans l’air !!!!
Vieux Père NDIAYE