La justice est en marche dans l’affaire des manifestations politiques qui couvrent la période 2021-2024 et qui ont abouti à des dizaines de morts. Par soit transmis, le procureur de la République a saisi la Section de Recherches, leur demandant de démarrer l’enquête. Un pool d’enquêteurs a été mis en place pour prendre en main spécialement ce dossier. Hier, ils ont démarré les auditions avec Pape Abdoulaye Touré, une des victimes de ces évènements, mais également Abdoulaye Wade, le frère de Cheikh Wade tué, la maman d’Alassane Barry, etc. Les gendarmes vont poursuivre leur enquête avec l’audition de tout témoin qui pourrait les aider à éclairer leur lanterne. Ce, même sous le sceau de l’anonymat.
La machine judiciaire s’emballe dans le dossier portant sur les manifestations politiques couvrant la période 2021 à 2024. Ces dizaines de victimes dont les parents attendent toujours que justice leur soit rendue constituent une page noire de l’histoire du pays qui est en passe d’être éclairée. Depuis hier, les gendarmes de la Section de Recherches ont entamé les auditions à la suite d’un soit transmis du procureur de la République. Pour l’efficacité du travail, un pool d’enquêteurs a été mis en place spécialement sur cette affaire. Soucieux de mettre à l’aise aussi bien les témoins que les parents des victimes, les autorités ont aménagé un espace accueillant au niveau de la gendarmerie pour effectuer l’enquêtes notamment les auditions. Hier, les agents enquêteurs ont entendu Pape Abdoulaye Touré, qui a ouvert le bal, mais également Abdoulaye Wade le frère de Cheikh Wade tué, lors des manifestations aux Parcelles Assainies, la maman de Alassane Barry, tué sur les allées du Centenaire ainsi que le frère de Babacar Samb, tué en juin 2023 à Bargny. L’enquête se poursuit au niveau de la gendarmerie. Il nous revient que les enquêteurs sont ouverts et prêts à entendre toute personne qui pourrait leur permettre d’élucider l’affaire. De nombreux témoins seront également entendus et ils sont disposés à auditionner les témoins sous le sceau de l’anonymat pour ceux qui ne veulent pas qu’on les reconnaisse. Ce, afin de les protéger. En outre, dans le cadre toujours de cette enquête, les gendarmes envisagent de faire des déplacements et de procéder à des reconstitutions.
Dans cette dynamique des autorités étatiques d’élucider cette affaire et pour qu’aucune victime ne soit oubliée, le procureur de la République, dans son soit-transmis a visé l’échelle nationale. C’est-à-dire que la liste couvre toutes les victimes à Dakar, Ziguinchor, Kolda ainsi que toutes les autres régions du pays. Du coup, tous les cas de Ziguinchor et autres sont transférés au niveau des enquêteurs de la SR. La question juridique qui pourrait se poser, c’est qu’est-ce qu’il en sera des cas où des dossiers ou précisément des informations judiciaires ont déjà été ouvertes dans les cabinets ?
Rappelons que l’élucidation de ces évènements meurtriers de la période 2021-2024 a été le combat de plusieurs personnes, notamment Pape Abdoulaye Touré, fondateur du mouvement Initiative zéro impunité (IZI) ainsi que certains défenseurs des droits humains. L’heure est venue de tirer les affaires au clair et de situer les responsabilités.
Alassane DRAME













