
Mame Boye Diao n’y est pas allé du dos de la cuillère pour déplorer la situation difficile de la compagnie aérienne Air Sénégal qui peine à décoller. A l’en croire, même si c’est un bon modèle économique, il estime que l’Etat n’est pas allé au bout des process mis en place pour rendre nos entreprises performantes. Néanmoins, il estime que si Air Sénégal avait les mêmes commodités que Ethiopian, il allait dépasser cette compagnie en deux ans.
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, a présidé le panel sur les défis de la mobilisation de l’investissement privé dans les partenariats public-privé (Ppp) qui, à l’en croire, constitue un sujet crucial pour le développement économique du Sénégal. « Les Ppp sont des instruments puissants permettant d’accélérer la réalisation de projets structurants et créateurs de valeur. Cependant, pour que ces partenariats atteignent pleinement leurs potentiels, une mobilisation efficace de l'investissement privé est nécessaire notamment dans un contexte d’optimisation des ressources budgétaires. Inopportunément, cette mobilisation de ressources privées fait face à plusieurs challenges. L'un des principaux défis réside dans la création d'un environnement propice à l'investissement privé. En effet, les investisseurs recherchent une stabilité politique, sociale, juridique et réglementaire pour s'engager à long terme. Un autre défi majeur est la disponibilité de financements attractifs. Un troisième défi important est la capacité institutionnelle et technique nécessaire pour développer et mettre en œuvre des projets de Ppp de qualité », fait d’emblée remarquer Oulimata Sarr.
Si Air Sénégal avait les mêmes commodités que Ethiopian
Pour sa part, le panéliste, El Hadj Mamadou Diao, revenant sur le partenariat et les opportunités à saisir au Sénégal post 2023, a déploré les difficultés rencontrées par la compagnie aérienne Air Sénégal. « Air Sénégal qui doit être un fleuron aéroportuaire en Afrique occidentale (détenue à 100% par l’Etat dont 40 milliards mobilisés par la Cdc) est étranger au Sénégal. Dans un cadre concurrentiel comme le nôtre, il faut voir ce que d’autres compagnies comme Ethiopian ou Air France ont comme commodités dans leurs propres pays. Ils sont rois dans les aéroports dans lesquels ils sont. Malheureusement, ici rien n’est promis à Air Sénégal pour qu’on puisse se déployer convenablement et nous allons tous encore une fois dire que c’est un modèle économique qui pouvait être bon, mais qu’il est inopérant parce que nous avons simplement refusé d’aller au bout des process que nous avons mis en place pour rendre nos entreprises performantes. Si on donnait à Air Sénégal les mêmes commodités, les mêmes avantages que Ethiopian Airlines, nous les dépasserons dans deux ans », explique le patron de la Cdc.
Cdc gagne 3 milliards dans la distribution de Senelec
Cependant, contrairement à Air Sénégal, Mame Boye Diao tire un satisfecit de l’actionnariat de la Cdc dans le capital de la Senelec. « Lorsque la Cdc est entrée dans le capital de la Senelec elle était à 75 milliards de pertes. Cette année, nous gagnerons en termes de distribution au moins trois milliards », dit-il, pour dire combien il est bon que des entreprises comme la Cdc soit à la disposition de l’Etat du Sénégal pour pouvoir impulser ce type de partenariat », indique M. Diao. Poursuivant, il a déploré le fait que la Cdc Sénégal n’accueille pas les pensions de retraite alors que la loi le permet. Le directeur du Fonsis Abdoulaye Diouf Sarr s’est aussi inscrit dans cette dynamique. « Nous intervenons en tant que partenaire, mais nous jouons un rôle de portage des actions de privés qui devraient normalement être cédées plus tard au niveau du secteur privé national. Avec Suez où le Fonsis détient 55%, les 20% doivent normalement être rétrocédés au privé national.
M. CISS