jotaay
jotaay

https://www.facebook.com/flyairsenegal
Le meilleur de l'info au sénégal

Lonase,mairie de Guédiawaye, 3e mandat, Aliou Sall, les biens: Lat Diop parle sans masque




 
Il ne parle que très rarement, mais quand il décide de se prêter aux questions, Lat Diop, Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise peut se révéler un excellent «client» pour la presse. Dans cette interview accordée à «Les Echos», il parle sans détours de la situation trouvée à la Lonase où il a remplacé Amadou Samba Kane avec quelques déséquilibres, de Macky Sall, de la gestion actuelle de la pandémie, ses relations avec Aliou Sall, ses ambitions pour la ville de Guédiawaye, Guédiawaye Football Club dont il a été désigné pour présider aux destinées, le 3e mandat, les «cas» Aminata Touré, Amadou Bâ, Makhtar Cissé… Mais aussi de la Première dame.
 
Les Echos : Vous avez l’habitude de dire ceci : «je ne suis pas avec le peuple, je suis du peuple», qu’est-ce à dire ?
 
Lat Diop : Ça c’est une réflexion philosophique qui fait référence à mes origines, à ma communauté, à mon éducation. Etre avec le peuple veut dire qu’on est différent du peuple, alors qu’être du peuple, c’est vraiment faire corps avec le peuple dans ses moments de bonheur et aussi de souffrance dans son quotidien. C’est ce que je veux dire par là.
 
Vous êtes Directeur général de la Lonase depuis bientôt un an. Avez-vous un bilan à présenter ?
 
J’ai trouvé à la Lonase une situation plus ou moins correcte, dans la mesure où toute œuvre humaine est perfectible. C’est le lieu de remercier mon prédécesseur et de le féliciter. Contrairement à ce qui se voit dans certaines directions générales du pays…quand quelqu’un vient, il jette l’anathème sur son prédécesseur, mais moi, ce n’est pas mon style. Mais, il va de soi qu’il y a des choses à rectifier. Comme demain quand je quitterai la Lonase, mon remplaçant va rectifier certaines choses qui n’ont pas été bien faites. Depuis que je suis là, on est en train de mettre en place une stratégie qui consiste à augmenter les recettes et à rationaliser les dépenses. C’est cela le principal crédo de la Lonase aujourd’hui.
 
 
Vous aviez pris des mesures fortes concernant la réduction du personnel. Qu’en est-il aujourd’hui ?
 
On a essayé d’amoindrir les charges du personnel. C’était très difficile, parce que la conception que les Sénégalais ont de la Lonase est erronée. Les gens considèrent que la Lonase doit et peut employer tous les demandeurs d’emploi de ce pays, alors que tel n’est pas le cas. Nous avons des moyens limités, un budget limité qui fait qu’on ne peut pas tout faire. Et on ne peut pas non plus tout se permettre. Il y a des équilibres à respecter. Nous avons essayé de rééquilibrer les choses bon an mal an. Mais c’est un travail de tous les jours.
 
La Lonase a toujours été considérée comme la vache laitière du pouvoir. Seriez-vous en train de vous démarquer de cette façon de faire de certains de vos prédécesseurs ?
 
Si on le considère comme une vache laitière, disons que c’est la vache laitière des Sénégalais, pas du pouvoir. Ces temps où on faisait ce qu’on voulait à la Lonase sont révolus parce qu’à la Lonase, tout est informatisé. Il y a certaines choses qu’un dirigeant ou un simple responsable de la Lonase ne peut plus se permettre. Cette perception, cette histoire de vache laitière encore une fois est erronée.
 
 
On a beaucoup parlé d’iniquité salariale à la Lonase. Etes vous en train de faire de correction ?
 
Oui, oui, j’ai trouvé une petite injustice que j’ai réparée. Parce que j’ai constaté que pour un même poste, il y avait de grandes divergences de salaires. Un agent commercial pouvait avoir 200.000 par exemple alors qu’un autre, toujours dans le même service, se trouve avec 100.000 ou 150.000 f ! Ce n’est pas normal. Aujourd’hui, toutes les catégories de salaires sont alignées en fonction de la classe. Ça, c’est une mesure qu’on a prise pour corriger un peu cette disparité et une petite injustice qui était là.
 
Dans ce contexte de Covid, comment faites-vous pour vous en sortir quand on sait que le secteur des jeux est très impacté ?
 
Oui, nous avons été fortement impactés par cette pandémie. Nous avons des moins-values de recettes qui ont été chiffrées l’année dernière, en 2020, à 13 milliards. Mais, avec l’aide de l’Etat, on essaie de tenir le coup et de rester debout.
 
 
 
 
Vous êtes acteur politique, responsable politique de l’Apr à Guédiawaye, très libre dans ses convictions et ses positions. Mais, on ne vous entend plus. Qu’est-ce qui explique cela ?
 
Je reconnais que je parle moins maintenant. Il faut simplement le mettre sur le compte de la maturité politique. Je privilégie l’action au détriment des commentaires et autres commérages. Je suis dans l’action. A Guédiawaye, nous avons été soutenir l’hôpital Dalal Diam en dons et dimanche prochain, on va aider 500 jeunes du département à décrocher un permis de conduire pour leur permettre d’accéder plus ou moins au monde de l’emploi. Nous sommes dans un contexte qui ne nous permet pas de dérouler certaines activités. Ça aussi, i faut l’intégrer, je ne peux pas dérouler des activités comme cela pouvait se faire en temps normal.
 
Vos relations avec les responsables de l’Apr à Guédiawaye n’ont pas toujours été faciles. C’est quoi vos relations avec Aliou Sall et Boughazelli maintenant ?
 
Non, il n’y a jamais eu de rivalité entre Boughazelli et moi. Peut-être cette rivalité-là, elle était plus entre moi et Aliou Sall, mais aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Il y a certaines choses que ni lui, ni moi ne pouvons plus nous permettre en termes de rivalité. C’est la raison pour laquelle nous avons aplani toutes nos incompréhensions pour cheminer ensemble, pour le bien du parti et pour le compte du président de la République.
 
La paix des braves ne s’est quand même pas signée comme ça ? Qu’est-ce qui a été l’élément déterminant ?
 
J’ai l’habitude de dire que votre liberté peut tout vous permettre, mais il y a certaines choses que votre dignité doit vous interdire. Tout le monde sait que je suis un homme libre. Mais ma dignité m’interdit certaines choses. Lors du décès de ma mère, que Dieu l’accueille au paradis, Aliou Sall a été présent. Il a été fortement présent. Ça c’est une des raisons pour lesquelles…
 
Quand vous dites fortement, qu’est-ce que nous devons comprendre par là ?
 
Il a beaucoup compati à ma douleur. Il a été présent physiquement, moralement et à tout point de vue. Il serait donc malvenu, mal vu que mes parents m’entendent avoir des bisbilles avec Aliou Sall. Ça, je ne peux pas le faire. La seconde raison est que j’ai été nommé dans un contexte où Aliou Sall et moi-même n’avions pas de responsabilités étatiques. Maintenant, si le président de la République me confie une structure comme la Lonase et que j’utilise cette Lonase là contre Aliou Sall, les gens m’en voudraient. Tout cela pour vous dire qu’aujourd’hui je préfère arrêter la politique que de rivaliser avec Aliou Sall parce que ma dignité me l’interdit.
 
Devrions-nous comprendre par là une renonciation de vos ambitions pour la ville de Guédiawaye ?
 
Mes ambitions restent intactes. Mes ambitions pour Guédiawaye et tout restent intactes. Maintenant à un certain niveau, s’il y a des décisions à prendre, on va les prendre en concertation avec les autorités ou le parti. C’est le parti qui va décider de certaines choses au niveau de Guédiawaye et ça, on va en discuter Aliou Sall, moi-même et tous les responsables pour trouver un arrangement. Mais moi, je ne suis plus dans une logique de bisbilles ou de bagarre politique, de tendance. Vraiment ça, encore une fois, ma dignité ne me permet plus d’avoir des problèmes ou de nourrir des tendances contre Aliou Sall ou qui que ce soit.
 
Il y a aussi Néné Fatoumata Tall. Quelles sont vos relations avec elle ?
 
Mais bonnes ! On a des relations apaisées et cordiales. Nous n’avons aucun souci. Peut-être que parfois, je ne sais pas moi, certaines personnes peuvent avoir des problèmes avec moi, mais je n’ai pas de problème avec quelqu’un.
 
Mais l’ambition et l’objectif des jeunes qui vous accompagnent, c’est de vous voir à la tête de la mairie de Guédiawaye…
 
A la tête de la mairie de Guédiawaye ? Pour moi, ce n’est pas une fin en soi et ce n’est pas quelque chose qui m’empêche de dormir. Ce qui doit arriver, arrivera. Je laisse donc tout entre les mains de Dieu et je continue à faire ce que j’ai à faire sur le plan politique. Etre maire de Guédiawaye, ce n’est pas la finalité de mon action politique. Le fait d’être maire ou de ne pas être maire ne peut pas entraver ma carrière politique. Abdou Diouf n’a pas été maire, Abdoulaye Wade ne l’a pas été et pourtant, ils ont tous été président de la République. Quand on fait de la politique, on ne le fait pas pour être président de la République ; on ne le fait pas pour être maire. Ça, ce sont des moyens que l’homme politique cherche pour se mettre à la disposition de ses concitoyens et de ce point de vue, je considère qu’il est forcément concevable qu’un homme politique puisse servir sa communauté de diverses manières. Depuis que je suis à la Lonase, par la grâce de Dieu, j’ai sauvé beaucoup de vies. Des gens qui étaient dans le désarroi et qui étaient sur le point de mourir par manque de moyens, la Lonase a pu les aider à se remettre. Ça, c’est de la politique. Mais le fait d’être maire ou président de la République, ce n’est pas le plus important.
Dans le cas de Guédiawaye, pour revenir à votre question, c’est le parti qui va décider et c’est le président de la République qui va édicter les orientations à suivre. Et dans tous les cas, je me plierai à la décision du parti. Je suis un responsable discipliné du parti. Je me plierai à sa décision, sans aucun problème. Il suffit juste que cette décision soit basée sur une concertation large entre tous les acteurs du parti et de la mouvance présidentielle à Guédiawaye.
 
 
L’actualité, c’est aussi cette question relative au 3e mandat du chef de l’Etat. C’est quoi la position de Lat Diop sur ce débat ?
 
Moi, ce n’est pas la constitution qui est à la base de mes relations avec le président de la République. Ça, c’est un ! Deux, il a déjà indiqué la démarche ou la posture du parti sur ce sujet. Maintenant, libre à tout un chacun de prendre ses responsabilités. Libre pour un responsable de donner son avis sur l’opportunité ou non de la légalité du 3e mandat en étant en dehors du parti. Quand on est dehors, on a la liberté de dire ce que l’on veut. Mais quand on est à l’intérieur du parti, on a l’obligation aussi de suivre la ligne directrice du parti. C’est aussi simple que ça.
 
Pour vous donc, il faut exclure du parti ceux qui s’y prononcent en étant à l’intérieur ?
 
Tout à fait. Quand vous voulez vous soustraire à vos obligations de militant ou de responsable discipliné, vous devez quitter le parti. Une fois dehors, vous avez la possibilité et la latitude de dire ce que vous en pensez en toute liberté. Si vous avez choisi maintenant de rester dans le parti, vous êtes soumis aux obligations et contraintes du militant discipliné qui suit la démarche indiquée par l’autorité. C’est cela.
 
 
 
Quelle est l’appréciation vous avez globalement des départs de vos camarades comme Aminata Touré ?
 
Mais il n’y a pas d’appréciation à faire. La politique est ainsi faite. On n’est pas ministre ad vitam aeternam. Ces positions ne nous appartiennent pas. Moi-même je suis resté presqu’un an sans avoir de responsabilités et ce sont des choses qui arrivent. Mais ça ne veut pas dire que le Président les a oubliés ou abandonnés. Il ne faut pas que les gens aient cette impression-là. Par exemple, un cas comme celui du ministre Amadou Bâ qui a été Directeur général des Impôts et Domaines, ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères, mais pour le mettre quelque part, ça mérite une certaine réflexion. Compte tenu de son background, on ne peut le mettre n’importe où. C’est le cas de Mimi Touré, c’est le cas de Makhtar Cissé. C’est le cas de beaucoup de gens. Le pays, le parti a besoin d’eux. Mais il faut vraiment que le Président réfléchisse sur comment les utiliser ou bien réfléchir sur où les mettre. Je considère que ce n’est pas un exercice très facile, compte tenu de leur background et de leurs profils. Ça, il faut bien que le Président réfléchisse avant de faire quoi que ce soit. J’imagine que c’est ça qui fait qu’ils ont un temps de répit, mais ils vont tous rebondir.
 
Un commentaire sur la sortie de la Première dame ?
 
Ce que les Sénégalais doivent comprendre de la Première dame est que ce n’est pas quelqu’un qui est arcbouté à son statut de Première dame. Elle ne vit pas son statut de façon intense bien qu’elle soit consciente de ses responsabilités. Mais son statut ne l’empêche pas d’avoir les pieds sur terre. Et ça, c’est extraordinaire. Je pense que c’est une très bonne chose que d’avoir les pieds sur terre, d’avoir la tête sur les épaules et de rester lucide. Vraiment, j’apprécie et je pense que les Sénégalais pour leur grande majorité ont apprécié le fait qu’elle soit très humble et qu’elle soit très sénégalaise aussi. C’est son style…je pense que les Sénégalais l’apprécient.
 
Propos recueillis par
Madou MBODJ
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES ECHOS


ACTUALITE | POLITIQUE | SPORTS | SOCIETE | SERIE | RELIGION | REVUE DE PRESSE | ECONOMIE | CHRONIQUE | CULTURE | BOOMRANG | INTERNATIONAL | PEOPLE | TV-DIRECT | SANTE | World Cub Russie 2018 | SERIE TV SENEGAL | LES ECHOS | pub | Radios d’Ici et d’Ailleurs | Santé | Contribution


Communiquer

Ubiquité

Tout baigne

La chèvre et le chou

Cafards

Les trois « J »

Démackysation

Le Maodo ressuscité

De l’ombre à la lumière

Exception



LIVE RADIO




SANTE

TABAGISME : LES FUMEURS QUI ARRÊTENT LA CIGARETTE AVANT 40 ANS PEUVENT ESPÉRER VIVRE AUSSI LONGTEMPS QUE LES NON-FUMEURS

LUTTE CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS À ZIGUINCHOR : 8 thermoablations et 802 coloscopies pratiquées avec 6 cas de suspension de cancers…

RÉUSSITE DEUX TRANSPLANTATIONS RÉNALES : UNE PREMIÈRE AU SÉNÉGAL : Macky Sall, satisfait, félicite le professeur et annonce le projet de transplantation oculaire

Envie de suicide avec les crises d'hémorroïdes : symptômes, causes, traitements et prévention

RAPPORT « THE PATH THAT ENDS AIDS»: Onusida montre la possibilité de mettre fin au sida d’ici 2030