
La patience a ses limites, et les habitants du Dandé Mayo viennent de le rappeler avec force. Hier dimanche, plusieurs centaines de personnes issues des 42 villages du Dandé Mayo sud, dans les départements de Matam et de Kanel, ont battu le pavé pour dénoncer l’arrêt prolongé depuis bientôt sept mois les travaux de la route censée désenclaver toute la zone. Le chantier, présenté comme vital pour relier les axes nord et sud le long du fleuve Sénégal, est aujourd’hui à l’arrêt, plongeant les populations dans l’inquiétude à l’approche de la saison des pluies. «Nous craignons de revivre les inondations de l’an dernier», alerte Yaya Ndiaye, président de l’association Dandé Mayo Émergent, porte-parole des marcheurs. Vêtus de rouge en signe d’alerte et de colère, les manifestants ont défilé sur plusieurs kilomètres avant de se rassembler devant le Centre départemental d’éducation sportive populaire de Matam. Brandissant des pancartes, ils ont dénoncé l’inaction de l’État et exigé la reprise immédiate des travaux de bitumage de la route. Au-delà du désenclavement, les revendications portent sur un véritable plan d’urgence, «la mise en place de brigades de gendarmerie, de casernes de sapeurs-pompiers, création de centres de santé, d’infrastructures sportives, d’un lycée technique, électrification, et raccordement à la RN2», font savoir les marcheurs. Alors que les premières pluies menacent, le Dandé Mayo attend, debout mais à bout.