
La Cour européenne des droits de l'Homme a rejeté la plainte d'Abdou, un exilé sénégalais qui contestait son expulsion vers le Maroc seulement quelques heures après son arrivée chaotique à Ceuta, en Espagne. L’image était devenue virale : celle d’un jeune migrant, épuisé, en pleurs et en détresse, dans les bras d’une volontaire de la Croix-Rouge sur une plage de Ceuta, en Espagne. Deux ans après les faits, sa plainte pour expulsion illégale vers le Maroc, déposée par la Commission espagnole d'aide aux réfugiés (Cear), a été rejetée mardi 6 juin par la Cour européenne des droits de l’Homme (Cedh). En mai 2021, notre compatriote Abdou avait regagné à la nage l’enclave espagnole après une dangereuse traversée.
…qui veut toujours revenir en Europe
Le jeune homme de 27 ans avait fondu en larmes en voyant que son frère, avec qui il avait fait le voyage, était inconscient sur la plage d’El Tarajal. C’est à ce moment-là que Luna Reyes lui est venue en aide. "Il pleurait, j'ai tendu la main et il m'a serrée dans ses bras", avait-elle raconté à la presse espagnole. Quelques heures seulement après son arrivée, le jeune homme avait finalement été renvoyé au Maroc par les autorités espagnoles, sans même pouvoir déposer une demande d’asile, ni bénéficier sur place d’un avocat ou d’un interprète, précise l’agence de presse espagnole EFE. Des pratiques illégales au regard de la Convention européenne des droits de l'Homme, qui interdit l'expulsion collective d'étrangers, précise le Cear dans sa plainte. Malgré la "porte fermée" de la Cedh, Abdou, quant à lui toujours au Maroc, n’entend pas renoncer. D’après le Cear, il compte toujours rejoindre l'Europe.