L’appel des étudiants orientés dans les universités et écoles privées semble inaudible et leur mouvement s’essouffle de plus en plus. Hier, lors d’un point de presse, ils ont lancé un appel à la Fédération des écoles privées du Sénégal, demandant aux membres de cette dernière de les accepter, le temps que l’État du Sénégal régularise leur situation.
En mouvement depuis plus de deux mois pour réclamer leur droit à l’éducation, les étudiants orientés dans les écoles privées de Ziguinchor, communément appelés «Macky family», ont changé de fusil d’épaule et de plan d’action. Pour preuve, en lieu et place d’une marche dans les artères de la ville, avec tous les désagréments que cela cause, ils ont préféré tenir un point de presse pour demander aux patrons des écoles privées de les accepter dans les instituts, en attendant que l’État règle leur problème.
Le porte-parole des étudiants, qui dit avoir perdu tout espoir, après la sortie du ministre des Finances et du Plan, Amadou Ba, indique que maintenant la balle est dans le camp des responsables des instituts privés à qui il demande d’être cléments à leur égard. «Comme le ministre Amadou Ba a clairement dit que l’État n’est pas en mesure d’éponger toute la dette qu’il doit aux écoles privées, d’ici la fin de l’année, maintenant, c’est à leurs directeurs de nous aider, de nous accepter en tant que leurs neveux, fils et nièces. Nous ne voulons qu’étudier, rien d’autre», ajoute Bakary Sano.
«On n’a pas opté pour la violence comme le font certains dans ce pays pour se faire entendre. Nous entendons jouer la carte du dialogue jusqu’à l’obtention d’une satisfaction totale à notre plateforme revendicative. Qui n’est autre que retrouver le chemin de l’école», déclarent les étudiants lors de leur point de presse tenu hier, à Ziguinchor dans les locaux de l’ancienne mairie. «On a un triste constat qui est, au Sénégal, tant qu’il n y a pas mort d’homme, on ne colle pas d’importance à ton appel. Comme le font nos frères des universités publiques. On ne compte pas en arriver là. Mais, nous demandons aux autorités de résoudre notre problème, avant que l’irréparable soit commis. Une situation que nous allons tous regretter», menacent les étudiants. Qui poursuivent : «depuis quelques mois, nous sommes renvoyés et personne ne dit rien. Apparemment, ils ont la tête à la présidentielle et ont oublié totalement ce qui est le plus important dans un État, l’éducation».
Ahmet COLY