A la vitesse du dossier Khalifa Sall, l’instruction de l’affaire Fallou Sène est quasiment bouclée. Elle n’aura duré qu’environ un mois. Presque toutes les personnes ont été entendues. Il ne reste plus au magistrat instructeur que d’entendre un étudiant pour boucler son dossier. A moins qu’il ne soit retardé par un recours de l’amicale des étudiants de Saint-Louis.
L’attente a été longue pour la famille de feu Fallou Sène. Depuis près de deux ans, cette famille, tout comme d’ailleurs les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a fait des pieds et des mains pour que la procédure judiciaire soit enclenchée. Cela a été fait depuis le 6 février dernier, date à laquelle les convocations ont été envoyées. Et bientôt, toute la lumière sera faite dans cette histoire. Comme quasiment dans l’affaire Khalifa Sall, les auditions n’ont duré que près d’un mois. En effet, selon nos informations, le juge d’instruction a presque entendu tout le monde. Il ne lui reste plus qu’un seul étudiant, témoin des faits et qui a été entendu à l’enquête préliminaire. Ce dossier sera donc bouclé probablement cette semaine.
L’amicale des étudiants de Saint-Louis compte se constituer partie civile
Seulement, il y a un hic dans cette affaire, puisque l’amicale des étudiants de Saint-Louis compte se constituer partie civile. Mandat a été donné à leur conseil de saisir le magistrat instructeur pour faire noter leur constitution. Cependant, le juge Samba Sall a manifesté quelque réticence à recevoir leur constitution de partie civile. Or, pour le conseil de l’amicale, ce n’est pas au magistrat instructeur d’apprécier de leur qualité à agir ou non, mais plutôt au juge à qui le dossier sera transmis pour jugement. La robe noire compte ainsi saisir la Chambre d’accusation.
Pour rappel, lors d’une manifestation des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, en mai 2018, Fallou Sène avait été tué par arme à feu. Le gendarme Moustapha Sané est accusé d’avoir tiré le coup fatal à l’étudiant en deuxième année de droit. Depuis lors, ce fut la croix et la bannière du côté de la famille du défunt pour que la procédure judiciaire soit régulièrement enclenchée, même si le Procureur de Saint-Louis avait fait un premier réquisitoire transmis à Dakar. Le silence radio observé par les autorités judiciaires depuis lors a étonné la famille, qui a néanmoins reçu une assistance financière de la part de l’Etat du Sénégal. N’empêche, du côté des étudiants, des voix se sont élevées pour pousser la justice sénégalaise à faire la lumière sur cette affaire et que le coupable soit sanctionné. C’est au début du mois de février dernier que le Doyen des juges a ouvert le dossier qui est en passe d’être bouclé.
Alassane DRAME