30 décembre 2006-30 décembre 2017, 11 ans jour pour jour que l’ancien président du Conseil régional de Ziguinchor, El Hadji Oumar Lamine Badji, a été sauvagement assassiné dans son domicile de Sindian par des individus armés non identifiés. Aujourd’hui, sa famille, ses proches et sympathisants se souviennent de lui. Et au menu, plusieurs activités sont prévues. À savoir : la lecture du Saint Coran, une exposition sur l’œuvre du défunt, mais aussi une visite au niveau de sa dernière demeure, au cimetière de Sindian, son village natal. Mais, cette onzième célébration de la mort de l’ancien président du Conseil régional de Ziguinchor se passe dans un climat très tendu. Car, peste Atab Badji, «voilà 11 ans que nous attendons la lumière sur l’assassinat de notre frère. On ne sait pas pourquoi, depuis lors, l’enquête traine. Notre souhait le plus ardent est qu’on nous dise ceux qui ont tué El Hadji Oumar Lamine».
Déterminé à ce que la vérité jaillisse, M. Badji assure : «A Sindian, nous sommes engagés à tout faire pour que la vérité soit sur son assassinat. Mais aussi, tout ce que nous pouvons faire pour qu’Oumar puisse vivre longtemps dans les esprits», tient-il à préciser. Atab Badji de prévenir : «pour ceux-là, qui veulent tuer encore Oumar Lamine, ils n’ont qu’à déchanter, car il est et demeurera toujours dans nos esprits».
Revenant sur l’enquête dans la mort de El Hadji Oumar Lamine Badji, le porte-parole du comité d’organisation de souligner qu’il croit en la justice sénégalaise. Parce que, dit-il, à l’intérieur, il y a des juges engagés. Mais, note-t-il, le système est tel que la justice est au service du pouvoir. «Quand on veut clarifier une chose, on le fait. Mais, quand on ne veut pas, on manipule la justice. Nous sommes au courant de tout ce qui se fait dans cette enquête pour étouffer la vérité», fait savoir M. Badji, soulignant qu’on ne peut pas tuer une idée, une conviction. «Nous croyons en la Justice divine et pensons qu’un jour, la vérité jaillira sur la mort de Oumar Lamine Badji», assène-t-il. «Oumar est déjà au paradis, il sera toujours pour nous une référence, un exemple vivant», augmente-t-il. Avant de paraphraser Birago Diop : «les morts ne sont pas morts». Atab Badji de conclure : «nous menons un combat contre l’oubli, l’hypocrisie, contre ceux-là qui veulent l’enterrer définitivement. Je ne pense pas que ce combat va s’arrêter. Nous serons toujours là pour le porter».
Ahmet Coly