Les élus locaux de la localité du Boudié Diassin, située dans la région de Sédhiou, sont sortis de leur mutisme pour fustiger les promesses et les lenteurs notées dans la réalisation de la boucle du Boudié.
Le bitumage de la boucle du Boudié a toujours été une vieille doléance des populations qui la fréquentent tous les jours. «Depuis l’indépendance, cet axe routier qui sert de cordon ombilical entre notre localité et le reste de la région, j’allais dire du pays, n’a jamais connu un coup de pioche», témoigne Malamine Faty, habitant de Madina Souané.
D’ailleurs, aggravée par l’enclavement, cette situation a poussé les élus locaux de cette localité à sortir de leur silence pour se faire entendre par les autorités, qui, selon eux, n’ont pas tenu leur promesse. «Depuis son avènement, le Président Macky Sall a pris des engagements de faire bénéficier aux populations les appuis de l’Etat. Ceux-ci ont été accueillis des deux mains par ces dernières qui ont véritablement besoin de ces appuis», rappelle Lamine Diawara. Cependant, poursuit le maire de la commune de Djirédji, «nous avons constaté une certaine lenteur par rapport aux travaux de la boucle du Boudié, qui ont été arrêtés sans qu’on ait des explications à cela».
Lamine Diawara de révéler: «l’Etat avait annoncé le bitumage de cette boucle et c’est Eiffage qui devait réaliser les travaux. On nous dit maintenant que les travaux ont été cédés à une autre entreprise sénégalaise par sous-traitance. Et malheureusement, ce qui se déroule actuellement n’a rien à voir avec les attentes de la population. C’est une grande déception au niveau de la population, qui ne cesse de se plaindre». Toujours selon le maire, «cette situation de la boucle du Boudié, avec l’arrêt des travaux, vient d’aggraver ce problème d’enclavement de cette zone souvent oubliée par rapport à beaucoup d’opportunités qui pourraient la développer». L’édile de Djirédji en assène la preuve : «si je prends l’électrification rurale, rares sont les villages qui en bénéficient. Pour l’accès à l’eau, c’est pareil. Et pour des financements octroyés aux femmes, le Boudié n’a pas véritablement bénéficié de ces appuis».
Poursuivant, M. Diawara de signaler : «ce sont toutes ces frustrations cumulées qui ont poussé les populations à sortir pour montrer leur colère». Et en tant qu’élus de la localité, indique le maire, «on ne pouvait pas fermer les yeux devant cette situation. C’est pourquoi, entre élus venus de différentes mairies, à savoir Bambaly, Djirédji, Bemet, Djibabouya et Marssassoum, nous nous sommes réunis pour partager cette préoccupation avec la population. Et attirer l’attention du chef de l’Etat par rapport à cette situation de pauvreté criarde, d’enclavement de la zone du Boudié», laisse entendre M. Diawara. «Le Président a une vision, mais on constate qu’il y a blocage quelque part», dit-il. «Pour quelle raison ?», s’interroge-t-il. Avant de demander au chef de l’Etat de voir comment prendre des décisions et faire le suivi. «En tout cas, nous déplorons cette situation», conclut le maire Lamine Diawara, qui a parlé au nom de ses pairs de la localité.
Ahmet COLY